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ma vie dans le Perche
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Propos sur la
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Jeudi 2 novembre 2006 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
Vidé, l'étang... Ils ont vidé l'étang de Sainte-Anne. Pour récolter au filet les poissons et les revendre. On appelle cela de la pisciculture. . Je m'aperçois que cet étang est envasé, et que plein d'eau sa profondeur ne doit pas atteindre un mètre. Les canards sont partis. Je repense à un stage fait dans l'estuaire de la Somme, lors de mes études à la fac de Rouen Mont-Saint Aignan, dans les années 70, mon premier contact long avec un paysage de vase. Substance aussi attirante (que l'on a envie de malaxer comme de l'argile) et repoussante (par son odeur et sa nature d'être décomposition), et dont on a tous une expérience et les fantasmes (images ou films avec sables mouvants qui engloutissent un homme ou un animal, souvenirs de baignades dans les mares ou étangs, ambiances de ports à marée basse...). Elle a de l'onctuosité, des reflets, des chenaux, des bienfaits. Elle fait penser aux soins de beauté, au Mont-Saint Michel et à son histoire de cheval au galop. Ne pas confondre la vase (qui serait un dépôt noble), et la boue (qui fait sale, colle aux pieds, alimentant inondations, glissements de terrain, et qui se déplace en fleuves, alors que la vase se repose sur les plages, les estuaires et les deltas.) La vase, c'est aussi bien sûr toute une partie de ma vie, en afrique ou en Nouvelle-Calédonie, avec cette étrange splendeur des mangroves et des marigots, royaumes de ces étonnants palétuviers aux racines échasses... Le voisin m'explique que l'étang se remplira tout seul, il suffit d'attendre les pluies, et m'assure que les canards, hérons et ragondins reviendront. Ces derniers sont restés là, mais sont au fond de leur terrier et attendent que l'eau revienne. Les canards sont partis sur l'étang voisin... C'est comme ça chaque année me dit-il. Tout est donc normal. C'est le cycle de la vie à la campagne. Je réalise que je ne suis là que depuis 8 mois. Et pourtant j'ai l'impression d'y être depuis toujours. Étonnant de s'adapter partout aussi vite. Le seul pays finalement où je ne me suis jamais senti vraiment chez moi fut la Nouvelle-Calédonie. Sans doute à cause de mon statut de zoreille et d'une politique de la France là-bas que je n'ai jamais cautionnée, même si j'en étais un pion malgré moi. Mais je n'ai jamais pu y fermer les yeux et ne voir que les cocotiers du lagon et avantages financiers que j'y avais. Ce pays et les privilèges qui sont accordés à certains de ses habitants me restent encore aujourd'hui incompréhensibles, voire inacceptables. Allons ne remuons pas la vase aujourd'hui... car l'histoire de ce pays nous réserve sans doute encore de nombreuses surprises... |