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Propos sur la
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Vacances à Thiron-Gardais | 4ème jour : Iquitos |
Dans la jungle amazonienne, à une heure de bateau
d'Iquitos, je découvre pour la première fois de ma vie, une
végétation à la taille, à la luxuriance, aux formes excessives.
J'ai 22 ans et je m'y amuse comme un petit enfant qui
découvre un nouveau terrain de jeu.
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Iquitos ne compte que 78000
habitants dispersés dans la forêt mais surtout autour de Bélen, bazar boueux de maisons
flottantes ou sur pilotis
ou juste posées sur les berges. Il n'y a pas beaucoup d'hôtels, et ils consistent pour la plupart en espèces de lodges en bois. On passe notre temps à boire sur les terrasses et à discuter, comme d'habitude. Nous sommes en fait trois jeunes touristes tranquilles et discrets, osant partir loin de France pour trois mois avec très peu d'argent, et c'est le cas, quasimment les mains dans les poches et sans bagages. Un peu inconscients mais de bonne humeur. Le monde nous semble tout simplement accessible, voire même nous appartenir. je veux voir des indiens, on voit les Yaguas. Ils jouent une sorte de pipo et de tambour. Sous les yeux de la tribu hilare, le chef nous fait une démonstration de sarbacane avec des flèches empoisonnées au curare. Il atteint notre billet de 5 soles placé à 20 mètres sans problème. Un truc pour touristes quoi, déjà ! En revenant en pirogue nous voyons des piranas... " Iquitos, ville où nous avons mangé beaucoup de coeur de palmier, où il y a plein de lézards sur les murs, et où on a bu beaucoup de jus de maracuja (pomme liane, du type fruit de la passion). (Je ne précise pas si c'était en naturel ou en punch alcoolisé.) [...] Il y a beaucoup d'oiseaux noirs dans les arbres ou sur les maisons qui me font penser à des vautours.[...] Ai vu une peinture naïve qui me plaît beaucoup dans une des gargottes où on a été boire. Je l'ai prise plusieurs fois en photo, en noir et blanc et en couleurs. |
Nous faisons beaucoup d'allers
et de retours en pirogue sur le fleuve pour voir les villages environnants.
Nous marchons aussi beaucoup en s'inquiétant de notre avion de retour qui ne semble pas sûr du tout d'après ce que nous a dit. Bloqués ici, sans autre moyen de rentrer sur la côte, serait très embêtant pour la suite du voyage, car nous sommes vraiment à des milliers de km du reste du monde, sans autre moyen de communication pour le rejoindre, dans le temps que nous avons pour l'ensemble du voyage [...]" |
Dans 37 ans Iquitos sera un enfer qui comptera
près de 380000 habitants, ce que
les ONG appelleront un "sanctuaire humanitaire", c'est-à-dire une zone où il n'existe plus de grille de
lecture possible, puisque tous les dealers, trafiquants de drogue ou de
prostitution (infantile homo et hétérosexuelle entre autre) s'interpénètreront...et que la ville sera
devenue une vraie plaque tournante entre la Colombie l'Equateur et le Brésil.
Je lirai des blogs de baroudeurs qui insisteront sur la profusion des boites de nuits et des enfants, à moitié nus sur le port et qui attendent...Iquitos sera est devenue la première ville du Pérou pour les grossesses non désirées, la troisième pour le Sida et la deuxième pour la violence et les abus sexuels et qui attirera de nombreux touristes étrangers pour faire ce que l'on appellera pudiquement du tourisme sexuel... (sources : interview de J.(site de l'académie de Rennes) et HDM) 37 ans plus tard, en rangeant un après-midi (et en en scanant quelques dizaines) mes vieux négatifs de ce voyage, je me dirai que j'y suis allé au bon moment, et que je dois en profiter car ce monde-là ne durera pas et celui qui nous attend ne me plaîra plus. Dans 37 ans, je me sentirai bien sûr vieux, pour ne pas dire d'une autre époque. J'aurai presque 60 ans et je pourrai regarder ce qui a disparu. |
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