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ma vie dans le Perche
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Propos sur la
littérature et la peinture. |
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D'une page à une planche d'une jeune femme et la mort... Haeckel et les méduses. Le 14 février, j'avais lu une courte page de Rougelarsenrose intitulée en gorgone ou en radeau où l'on voyait avec un commentaire très court lancé comme une boutade :"(Cette image me plaît énormément, comme à une gamine, et je ne sais pas pourquoi...), une " image ", non référencée, mais en effet étonnante, voire fascinante, si on l'agrandissait. Je répondais aussitôt à la jeune femme blogeuse, en disant en gros que cette image était d'un érotisme fou, et d'une sensualité exquisse . Elle donnait envie dans un flot de carresses de s'ouvrir et laisser entrer soi toutes les effluves du monde, et de s'abandonner. J'ajoutais qu'à mon avis elle pouvait illustrer le flot de fantasmes et de délires dont on a tous par moments et qui font que parfois on se touche en rêvant atteindre un centre du monde qui n'existe pas. Je rappelais aussi que ces méduses étaient urticantes...et que si l'on ne résistait pas à l'envie de toucher ces filaments comme des cheveux baudelairiens... L'antidote existait mais elle était peu courante et réservée aux dieux. Ces méduses, puisque dangereuses, étaient attirantes en diable comme l'était le chant des sirènes ... |
Quelques
jours plus tard, après avoir regardé du coin de l'oeil la grande reproduction posée sur mon bureau,
j'insistais encore et joignais un détail de "l'image" et
donnais quelques détails anatomiques des méduses, animaux inférieurs (apparus tôt dans l'évolution) mais au combien
complexes et originaux. " Comment résister à la tentation de ne pas glisser dans cette croix son doigt, sa langue ou son sexe ? Tentation crucifiante d'explorer le gouffre à l'entrée tapissée de rideaux humides, carresser les lèvres goulues qui vous y invitent et qui l'entourent comme autant exquises tentures d'un tissu luxueux rare et exotique ? Certes les longs tentacules qui sifflent autour comme autant de serpents sont là pour rappeler l'enfer qui nous attend, sous les masses oranges réconfortantes des gonades qui pendent comme fruits du paradis. Car bien sûr il s'agit la la bouche de la bête. Et ce n'est pas par hasard que Haeckel a dessiné cet animal, et précisemment cette planche-là." Il s'agit en effet d'une des 100 planches tirées du livre d'Ernst Haeckel Kunstformen der Natur (Les formes de l'Art dans la Nature), paru de 1899 à 1904 sous la forme de nombreux cahiers, et dont le succès ne s'est jamais affaibli, à cause de ces illustrations remarquables à plus d'un titre. Car l'homme était aussi un grand dessinateur, et grand metteur en page , doué d'un grand sens de la composition. Certains lui reprochent de'ailleurs de préférer la présentation à la justesse des formes de l'animal, mais d'autres protestent et assurent la précision de ses observations, justifiant que ses ouvrages soient toujours consultés aujourd'hui par les chercheurs et les spécialistes... |
De sa jeunesse (assis à gauche), jusqu'à sa vieillesse, l'homme n'a jamais laissé insensible, et a même suscité vives critiques ou rejets. De l'interdiction de ses travaux par les allemands en 1933, jusqu'à la veille de sa mort où il vend sa villa Medusa à la fondation Carl Zeiss, aujourd'hui musée Haeckel. Mais sa grande spécialité fut les méduses, à tel point de d'appeler sa villa Medusa, à Iéna et où il installe aussi le musée de phylogénie. Dans l'architecture et les aménagements, on y trouve les méduses, comme ce chandelier, d'après une méduse qu'il avait trouvée lors de son voyage à Ceylan (et que l'on retrouve comme la planche 28 du livre déjà cité):
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