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ma vie dans le Perche
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Propos sur la
littérature et la peinture. |
Mardi 12 septembre 2006 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
Il est toujours temps... ou " Il n'est jamais trop tard "... 1- Pendant quatre ans, de 1963 à 1967, je fus pensionnaire à l'Ecole Normale d'Instituteurs de Chartres. Pendant 4 ans, je n'ai eu le droit d'en sortir qu'une demi-heure chaque jour de 4h30 à 5 heures, je crois, et le week-end, du samedi après-midi, après le sacro-saint "DS" (devoir surveillé). Il y avait en fait le week-end petite sortie (ciné-club avec les normaliennes le samedi soir, étude le dimanche matin et après-midi de libre) et le week-end grande sortie (où je rentrais à Verneuil sur Avre chez mes parents). Pendant quatre ans, j'ai fait, comme les autres, il n'y avait pas grand choix dans cette ville morte, des centaines de fois la ballade à pied, le tour en ville qu'on appelait " BM " . On " faisait le BM " . BM, c'est l'abréviation de la rue Bois Merrain, mais en fait le tour passait par la rue Noël Ballay, la place du Cygne, la place Marceau, la rue Marceau et la rue du Bois Merrain. Je ne me suis jamais demandé qui était Noël Ballay, ni ce qu'était ce Bois Merrain, trop con pour imaginer que c'était le coeur de chêne d'où sortaient les " merrains " utilisés pour faire les tonneaux destinés à la conservation des vins et des eaux-de-vie. (En fait on parle du Bois de Merrain). 2- Pendant 3 ans, de 1979 à 1982, j'ai habité Saint-Louis du Sénégal, deux ans au bord de la corniche, et un an près de l'hôpital (chez et avec Karine M.N.). Je suis passé des milliers de fois dans l'avenue Ballay pour aller rejoindre la route de Khor qui m'emmenait au prytanée militaire de Dakar Bango, où j'enseignais, à une dizaine de km de Saint-Louis, sur la route de la Mauritanie. je n'ai jamais fait de rapprochement entre le Noël Ballay de Chartres et l'avenue Ballay de Saint-Louis. Faut dire qu'à Chartres on dit toujours Ballay avec son prénom Noël Ballay, et à Saint-Louis jamais. Je ne me suis jamais demandé pendant ces trois ans qui était ce Ballay-là. 3- Il y a quinze jours, alors que je revenais de Chartres, décidé à flâner et explorer quelques villages que je ne connaissais pas, je suis passé dans le village de Fontenay sur Eure, vraiment petit et paumé, situé entre saint Georges sur Eure et Thivars. Sur la place du village se trouve une peinture qui m'attira irrésistiblement le regard et me fit garer sur la place devant l'église. Protégée par du grillage, elle me fascinait par sa composition et son emplacement, à côté du bar de la Mairie (chez Gigi). Calme, serein, son regard porte au loin. On y voit dans un médaillon, le portrait de Noël Ballay, et à côté l'origine de la peinture, exécutée par la société Gé l'Art Gi (j'élargis ! Il faut le faire !), spécialisée dans les décors peints, de Mainvilliers. Au milieu de l'encadrement de bois, dans la partie supérieure, on apprend que Noël Ballay est né à Fontenay sur Eure le 14 juillet 1847, et qu'il est mort à Saint-Louis du Sénégal le 26 janvier 1902. Je comprends enfin que le Noël Ballay de Chartres, le Ballay de Saint-Louis du Sénégal et celui de Fontenay sur Eure sont le même homme... Il m'aura donc fallu 39 ans pour faire la connection et relier les différents Noël Ballay dans ma vie. |
Cette fresque de 7 mètres illustrant la vie de Noël Ballay fut inaugurée par M. Gérard Cornu, sénateur-maire le 1er mars 2002.
Elle fut apposée contre le mur de la bibliothèque de la ville. J'apprends aussi que Noël Ballay eut des funérailles nationales, célébrées le 4 mars 1902 dans la cathédrale de Chartres, et repose au cimetière de Fontenay-sur-Eure. (n'y suis pas allé). Alors qui fut-il ? Pas de grosse surprise : Médecin auxiliaire de la marine qui eut la chance d'accompagner Pierre Savorgnan de Brazza lors de sa première expédition. Il finit gouverneur général de l'Afrique Occidentale Française en 1900. Il meurt à Saint-Louis du Sénégal en janvier 1902 lors d'une épidémie de fièvre jaune. Sa biographie est bien connue, et de nombreuses rues portent son nom en France (dans le XXème à paris par exemple...) et en Afrique (surtout au Sénégal bien sûr). On comprend l'air songeur de l'Africain à gauche du tableau... derrière le grillage... |