Ce n'est pas un canyon, mais on l'appelle Bryce Canyon quand même. Avant de le découvrir, on fait des centaines de kilomètres sur un plateau couvert de forêts dans cette partie moyenne des Montagnes Rocheuses. les photos que j'ai retrouvées datent de mes deux premiers tours du désert américain, en juillet 1975 et en juillet 1976.

Prenez un plateau calcaire et faites-y tomber et ruisseler de l'eau pendant des milliers d'années. Elle va creuser les parties les plus tendres et donner une figure d'érosion spectaculaire en forme d'amphithéâtre.

L'action du vent, du gel (nous sommes sur un plateau situé à une latitude de 2400 à 2700mètres)et l'eau ont laissé des colonnes de calcaires de toutes les couleurs, (appelées hoodos) entre lesquelles on peut descendre et se promener (cf chemins visibles en bas de la photo précédente).

Les Indiens, qui ont habité la région il y a longtemps (certains pétroglyphes en attestent la présence il y a quelques milliers d'années), ont développé la croyance que ces pinnacles (les hoodos) sont des personnages légendaires pétrifiés par un coyotte.

Pour descendre dans les gorges et marcher au pied de ces aiguilles, le chemin est fatiguant, car l'été il y fait une chaleur épouvantable, et l'hiver un froid mortel, et les chemins pour descendre ou remonter sont éprouvants.
Mais il y a trente ans, rien ne m'aurait empêché d'y aller.

Mais en bas, une fois de plus la géologie tient ses promesses, et on découvre une autre planète.

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C'est bien sûr tôt le matin, au coucher du soleil en fin d'après-midi, ou en hiver que se joue dans cet amphithéâtre silencieux les plus belles scènes, visibles à des endroits qui ne s'appellent pas par hasard Inspiration Point, Sunset Point, Sunrise Point...Comme le suggère par exemple cette photo de Gernot Keller :

Je n'ai pas retrouvé mes photos d'hiver. Tant de choses à ranger et découvrir encore dans mes cartons ! Il est temps que je rentre à Thiron-Gardais. Ces photos pour la plupart d'un monde qui n'existe plus, prises par un homme qui n'existe plus, commencent à m'attrister.
(à suivre)