Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
jeudi 22 juin 2006 jour précédent jour suivant retour au menu
La blogosphère est aussi un enfer.
ou Laissez-les vivre .
(Longue page pour ceux que cela intéresse et qui savent de quoi et de qui on parle)
Je pensais cela à la lecture de l'éreintage systématique de François Bon, dans les commentaires du Journal Littéréticulaire de Berlol du 17 juin 2006 et de cet espèce d'emballement et d'accélération comme on en voit de temps en temps, dans certains blogs, où subitement une page (dont on ne peut imaginer d'ailleurs à sa lecture, l'auteur compris, qu'elle va autant enflammer les lecteurs) est kidnappée et détournée ainsi par ses lecteurs.
Ce n'est pas forcément la page la plus polémique qui déclenche la polémique.

On sait la douzaine de blogs que je lis régulièrement, et je crois que chacun a " ses réguliers ".
L'habitude et le temps faisant, quelques mails échangés " off ", qui aboutissent d'ailleurs parfois des rencontres réelles, on se met à croire qu'on fait partie d'une petite communauté amie, on se sent bien avec ces gens-là, à cause de leurs préoccupations, de leur style, de leur humour, de leur culture (quel plaisir quand on découvre quelque chose qu'on ne connaissait pas, un lien formidable inconnu...), parce qu'on se sent " quelque part " sur la même galère.
On se prend à croire qu'on n'est pas seul, qu'on s'est fait des amis.
Quand on y réfléchit, c'est bête puisque dans la vie, on n'en a pas, ou pas beaucoup...ou qu'ils nous ont tous laissé tomber un jour ou l'autre... C'est pas d'aujourd'hui nous dit Rutebeuf.

Et puis un jour, on envoie un commentaire et Paf ! On en prend plein la gueule, et avec une de ces hargnes qui à chaque fois m'effraie, parce que toujours, forcément exagérée.
J'aime pas quand des gens que j'aime bien s'engueulent devant moi parce que je n'ai pas envie de prendre partie (vous savez l'enfer des couples amis qui se séparent, chacun attend de vous que vous preniez partie pour lui), et que d'une manière générale je préfère discuter...Et puis tout simplement parce qu'il n'y a pas toujours de parti à prendre, ou que l'on ne sait pas tout, ou que " y'a du pour et y'a du contre "... (Ce qui ne veut pas dire bien sûr non plus qu'il ne faut pas des fois s'engager et faire des choix, sous menace d'être complice avec ce que l'on rejette ou combat...)
Aussi, parce qu'à chaque fois qu'on m'a insulté ou appliqué des mots forts, cela m'a fait très mal, même si après celui qui me les a lancés s'excuse en disant que ce jour-là il était de mauvaise humeur, ou qu'il ne les pensait pas etc... Les mots blessent, les mots tuent, la fréquentation d'adolescents l'apprend tous les jours. Un mot balancé à un élève, qui pour vous n'avait rien de spécial, peut se révéler dévastateur chez lui, surtout dit en public. Je me souviens encore, plus de 40 ans après, de la phrase terrible qu'un prof m'avait lancé en 3ème, au collège de Verneuil sur Avre. Blessure narcissique certes cicatrisée, mais qui est là. Les mots blessants blessent, surtout dits en public je le répète, précisant que ce n'est peut-être pas une vérité générale, il doit bien qui doivent être fiers d'être blindés, en tout cas ils ME blessent moi. Mon expérience me prouve que ce sont ces mots-là que je n'oublie jamais ou que je mets le plus de temps à oublier.
Il m'est arrivé deux fois de me faire rembarrer comme ça dans des commentaires de blog. Le seul résultat fut que je me dise : on ne m'y reprendra plus. Si chaque commentaire est un bâton lancé pour qu'on vous frappe, ce n'est pas la peine, avec le désagrément de me sentir trompé : je croyais qu'ils voulaient qu'on discute...Visiblement d'autres ont réagi ainsi, certains en s'étant pourtant bien défendu. Ainsi j'ai regretté chez Berlol la disparition de MP, Frédérique C... à une époque où l'anonymat commençait à faire des ravages (les anciens se souviennent peut-être de SANS à qui on reprochait son anonymat en le trouvant facile... alors qu'aujourd'hui il semblerait que certains se remettent à la défendre ! je reviendrai sur ce problème plus loin)

L'exemple cité plus haut est caractéristique. Quand Berlol sent (quand même) que ses commentateurs (qu'il a laissé délirer) vont trop loin, et voulant ( quand même !) ne pas se fâcher avec F.B, il les rappelle à l'ordre (commentaires du JLR du Jeudi 22 juin), il se retrouve lui-même entraîné dans la spirale. Qu'il dise qu'il trouve un texte de ce dernier " beau " et aussi il se trouve sommé de faire une " analyse plus développée sur la beauté de ce texte ". Se voyant lui-même entraîné là où il ne veut pas, sous risque là de se couper de François Bon, il revient (commentaire 6) (avec un titre très subtil) taper sur la table et leur demander d'arrêter; il a raison, car il a compris que cela mène à rien, ne rime à rien, ne conduit à rien, ne débouche sur rien.
Titre subtil ? Chers amis, si vous l'êtes...
- Chers amis : je vous aime, je vous estime, vous êtes mes fidèles...
- si vous l'êtes : car peut-être n'en êtes-vous pas en fait... (ah les mille faux amis en langue française !)
- si, vous l'êtes... les points de suspension conduisent alors au texte : cerbères, avec oeillères, censeurs...si si, vous l'êtes...
- Chers amis, si vous l'êtes... les points de suspension peuvent être une menace : si vous l'êtes...et voulez le rester...
Et il termine, intelligent bien sûr, donc se rendant compte de la faillite et du cercle vicieux par " Voilà. Je n'ai plus qu'à rester assis là, tranquille. Et attendre que les coups pleuvent." (commentaire 7), illustrant le bâton dont je parlais, et par la même occasion que mettre un commentaire dans un blog ne conduit à rien sinon provoquer la réponse de ceux qui ne sont pas d'accord, mais surtout pas enrichir votre avis ou vous aider à avancer plus loin.
Coup gagné : la réponse est dans le commentaire 8 : " Aucun goût. dégoût " .

-1- Concernant François Bon :
Mais qu'est-ce que ça peut faire qu'on aime ou pas ses livres ! On s'en fout. A chacun de le lire ou pas, d'aimer ou pas, (dans mon cas en aimer certains plus que d'autres, en comprendre certains mieux que d'autres, en étant intéressé par certains plus que d'autres...tout cela dépend de moi bien sûr, pas de lui...) (Je reste sur mon cauchemar d'Emaz avec l'écrivain qui propose et le lecteur qui dispose... et qu'aimer ou détester un livre n'a à voir qu'avec le lecteur)
François Bon a le mérite de s'être engagé totalement dans l'écriture et la littérature.
Il n'a pas de salaire à la fin du mois, (comme moi, qui " tombe " tous les 26 du mois), son banquier ne lui laisse pas droit au découvert (comme moi, à la hauteur de 3000 euros), il a des enfants (et ça, ceux qui n'en ont pas ne peuvent pas savoir ce que c'est comme responsabilité, combien cet amour-là est lourd, pesant, incontrôlable et coûte..), il n'est plus au stade d'essayer en vivre, il doit en vivre. Il n'a pas couché, ce n'est pas un infâme, il se démène. Je ne sais pas si les x, bz, fg ou autres ont fait un tel choix mais quand j'ai eu ce choix à faire (mais c'était à l'époque pour la peinture) je ne l'ai pas fait. Entendez, je n'ai pas eu le courage, les guts comme disent les américains, de le faire. Peur paralysante, angoisse terrible. Peur de la galère, du chèque incontournable à payer et que je ne peux pas payer. Et pourtant ma femme à l'époque était derrière moi, m'encourageait, croyait en moi (et m'aimait !). Mais l'Amérique était là et moi à San Francisco. J'ai choisi le moins difficile donc le pire. Profiter de la vie, et, du moins le croyais-je, continuer de peindre et écrire quand même, dans mes temps libres, entre mes copies, pendant les vacances... (certains vont peut-être comprendre pourquoi Bergounioux me touche, je l'expliquerai plus une autre fois...).
Je comprends que certains n'aiment pas ce qu'écrit François Bon, cela ne m'étonne pas, cela ne me surprend pas, mais cela ne me donne pas envie de descendre et mépriser ceux qui ne l'aiment pas. C'est normal que tout le monde n'aime pas les livres de François Bon, n'apprécient pas ses lectures ou ses performances. Il n'y a pas de star ni de dieu François Bon Il n'y a qu'un homme, qu'un citoyen, qu'un écrivain, qu'un petit bonhomme qui essaie de vivre, et de partager ce dur travail d'exister, avec ceux qui le veulent bien. Et du point de vue partage, on ne peut pas dire que françois Bon est radin, et y'en a pas beaucoup qui peuvent lui faire de leçon ! On se demande pourquoi il est fondateur de remue.net !
Et puis quand même, je ne peux pas imaginer pourquoi ceux qui ne l'aiment pas le méprisent à ce point. À moins bien sûr, qu'il ne les dérange " quelque part ", que son succès relatif et grandissant ne les perturbe. Mais, qu'ils se rassurent, Fayard ne pense pas encore à l'acheter 3 millions d'euros.
Et quand bien même ! Ce serait tant mieux pour lui (et à mon avis pour d'autres aussi d'ailleurs... moi j'aimerais bien qu'il soit plein aux as, il me prêterait peut-être trois mille balles pour changer ma fenêtre pourrie qui fuie à chaque fois qu'il pleut...)
On peut appliquer l'argument si souvent développé pour les détracteurs de blogs ( vous savez...c'est gratuit..et on n'est pas forcé de les lire...). Vous savez..François Bon, vous n'êtes pas forcés de le lire, ni d'acheter ses livres. Et si son Tumulte vous emmerde, vous n'êtes pas forcé de le lire...
François Bon n'est pas un sujet de bataille. Ce n'est quand même pas le grand représentant du système à abattre. Il a raconté plusieurs fois des refus d'offres alléchantes, expliqué certaines démissions, dénoncé moult impostures, et la littérature qu'il défend n'est quand même pas la plus mauvaise !
Foutez-lui la paix un peu. Ce n'est pas la tête de turc idéale, ni un bon bouc émissaire.

2- En ce qui concerne l'anonymat sur Internet
Je n'ai rien contre au départ, sous deux conditions :
a- que la personne n'en profite pas et ne se cache pas dérrière pour dire ou faire ce qu'elle n'aurait pas eu le courage de faire à visage découvert,
b- qu'elle suive les règles de la netéthiquette où est écrit entre autre :
- Les insultes, tout comme les propos sexistes, racistes, discriminatoires ou diffamatoires ne sont pas tolérés et peuvent de plus vous exposer à des poursuites pénales et civiles.
- Evitez de "descendre en flammes" des membres de la liste car les Forums sont "publics" et censés être des lieux d'échanges constructifs. Traitez les membres de la liste comme vous aimeriez que l'on vous traite.
- Maniez l'humour et les sarcasmes avec prudence. Sans communication directe vos plaisanteries peuvent être interprétées comme des critiques.

À relire aussi les 10 commandements du Computer Ethics Institute (toujours à la même adresse et sur la même page) dont j'approuve le 10ème (Tu n'utiliseras l'ordinateur qu'avec considération et respect pour autrui) mais n'applique toujours pas le 3ème (c'est mon côté voyeur) et le 6 (ah là là, celui-là dur dur, je ne peux toujours pas m'y faire !)
À chaque fois que j'ai constaté un dérapage, au moins une de ces règles avait était enfreinte.
Mais je n'aime pas l'anonymat dans la vie et j'en ai une mauvaise expérience. Les papiers méchants dans mon casier de prof ou d'élève ont toujours, sans exception donc, cherché à faire me mal ; des voisins de mes parents pendant la guerre ont été dénoncés par lettre anonyme ; des mails reçus " anonymisés " étaient toujours injurieux, l'anonyme SANS qui m'a téléphoné un soir à Nogent a raccroché dès que j'ai voulu prononcer quelques mots à mon tour, après sa sentence...
Et puis l'anonymat ne dit pas l'âge des gens, cela me gêne. Je ne peux pas parler à quelqu'un de 20 ans comme à quelqu'un de 50 ou 60 ans. Ne serait-ce que pour comprendre pourquoi l'autre pense comme ça. Parfois l'âge explique, pardonne. Savoir que l'anonyme a 25 ans, me permettrait de comprendre ou d'accepter plus et mieux ce qu'il pense, me souvenant de comment je fus aussi, à cet âge-là, m'éviterait aussi parfois de faire des réponses inutiles.
C'est étonnant le nombre de sites qui vous proposent d'envoyer un mail anonyme ! On y lit par exemple, pour se justifier, que c'est " pour faire une blague ou une déclaration d'amour !"; un autre site, voulant sans doute se dédouaner ajoute : " Pour finir, n’oubliez pas que l’abus de mails anonyme nuit gravement à la santé mentale de son auteur..."
Attention, les vrais services de mails anonymes sont rares, la plupart ne font que cacher votre adresse e-mail, mais pas votre adresse IP... Pour un vrai il faut se cacher (l'anonyme doit encore se cacher !) derrière un proxy anonyme et passer par un proxy anonymiser...Mais rassurez-vous, Big brother est toujours là et finalement, on n'est jamais anonyme sur Internet SAUF peut-être, dans un cyber café. Mais ne payez alors qu'en liquide pour ne pas qu'on retrouve le client...
C'est vrai que si on veut vraiment savoir qui écrit, on peut le savoir...si on veut bien y passer du temps et si on sait faire comment.
Je pense aussi qu'à partir du moment où on est mis en cause, jugé, attaqué , blasphémé ou injurié, on peut exiger de savoir qui est en face et qu'il enlève son masque, s'il veut qu'on lui réponde d'autant plus si on avance soi-même à visage découvert.
Je pense encore que celui qui veut rester anonyme a ses raisons, quelles qu'elles soient. À chacun de les penser comme il veut ou comme il croit.
Personnellement aussi, passé un point peu élevé de friction, je ne discute plus avec l'anonyme.
J'ai été élevé en regardant les westerns. Les vrais cowboys s'affrontent et se tirent toujours face à face, jamais dans le dos. Le bon avance toujours à découvert, les méchants se cachent.
Mais le problème est un peu faussé sur les commentaires des blogs. Au bout d'un certain temps, si on les suit régulièrement, on sait en général vite qui est qui.
Mais les blogs aux commentaires non contrôlés sont vite aussi envahis de dizaines d'anonymes qui sont de véritables spams. Juste là pour ne rien dire et occuper la place. C'est pénible.
J'ai toujours choisi pour l'instant de ne pas ouvrir mes pages aux commentaires et ne pas faire de mon journal un blog. Non pas par peur des jugements, mais pour me protéger des gens qui n'en ont rien à faire et qui m'écriraient n'importe quoi. Je me sentirais, comme je me connais, obligé de leur répondre sérieusement ... et de perdre un temps qui m'est de plus en plus fuyant et précieux. Depuis l'ouverture de mon journal quotidien ou presque à Nogent le Rotrou, 143 personnes différentes m'ont écrit et sont dans mon carnet. Je crois pouvoir dire que je sais, et cela s'est fait au fil du temps, pour la plupart leur vrai nom et qui ils sont, dans quelle coin de France ou de Navarre ils sont, ce qu'ils font, leur métier et même pour certains leur situation de famille, et, confiance oblige, j'ai l'adresse postale personnelle d'une bonne partie d'entre eux. Ils savent aussi tout cela de moi. Cela me plaît et me semble positif, ces échanges-là me sont importants et précieux car m'apportent et me donnent beaucoup. De nombreuses pages de mon journal et études, découvertes, travaux proposés, n'existent que grâce à eux, leurs suggestions, propositions, idées ou perches tendues (et non bâtons).

3- J'aime Berlol parce qu' il est trop (plein), et qu'il essaie de vivre au Japon sans vouloir perdre une goutte de France (et pour plein d'autres raisons),
j'aime De Jonckheere parce qu'il me fait rire quand, plus il veut faire son désordre plus il passe ses nuits à classer et ranger (et pour plein d'autres raisons)
j'aime Caroline parce qu'elle pousse des coups de gueule en croyant que ça va changer quelque chose (et pour plein d'autres raisons),
j'aime LLldm parce qu'il fusille tout ce qui bouge à m'en donner des cauchemars (et pour plein d'autres raisons),
j'aime Marie Thérèse parce qu'elle dérange les mecs (et pour plein d'autres raisons),
J'aime Bartlebooth parce qu'il fait des compils de musique formidables (et pour plein d'autres raisons),
J'aime Grapheus Tis parce qu'il est sérieux comme un pape (et pour plein d'autres raisons),
J'aime Clarapeix parce qu'elle n'arrête pas d'allaiter (et pour plein d'autres raisons),
j'aime CAL CEL et les autres, car le soir tard ils sont ivres (et pour plein d'autres raisons),
Mais dieu sait que vous pouvez être tous aussi pénibles !
- Vous avez dit Homo sapiens sapiens... ?
- oui, un drôle de zozo...