Deux choses du week-end

Même si je hais les dimanches, au moins j'ai appris deux choses pendant le week-end. Une le samedi, une le dimanche.
1- Samedi, c'est ma mère, qui exceptionnellement avait bien voulu venir à Thiron-Gardais, accompagnée de mon frère Jany qui partait le lendemain pour deux ans à Beyrouth.
Elle m'apprit que l'on ne met pas des chemises à sécher n'importe comment sur un fil. Je les mettais à l'envers, épinglées par les épaules ou pire, quelle horrreur, par le col. Il faut les accrocher par le bas.
Aussitôt dit, aussi fait, et c'est vrai, mes chemises ont pris le vent dans les manches, se sont gonflées comme un bonhomme Michelin, et furent sèches en dix minutes.

La vie est passionnante non ?

2-Dimanche, journée du patrimoine, Sandrine H. après insistance téléphonique, arrive à me faire sortir de La Chambrie et me faire bouger de 8 km en me donnant rendez-vous à Beaumont les Autels, non pas pour le vide-grenier, mais pour visiter l'église attenante au château devant lequel nous sommes passés déjà 3592 fois sans jamais nous arrêter (incontournable de Thiron et pour prendre l'autoroute, incontournable de Nogent le Rotrou pour aller à Brou...)

Il y a un tableau et une statue qui m'attirent. le premier qui me plaît, la deuxième sans intérêt, mais avec un point commun : la sainte tient une tenaille à la main, objet inattendu surtout quand on y voit une dent.

Il s'agit bien sûr de Sainte Apolline, cette brave jeune femme, née au début du IIIè siècle et qui vivait à Alexandrie, comme une sainte.
Mais voilà, quand les persécutions commencèrent contre les chrétiens, lancées par un tribun, elle décida de rester peinarde dans sa maison et de résister.
Eusèbe de Césarée, dont nous avons déjà beaucoup parlé, et mis en doute sa parole, raconte que quand on saisit cette vierge d'âge avancé, elle ne voulut jamais renier sa foi.
On lui arracha toutes les dents, une à une, rien n'y fit. Elle préféra se lancer dans le bûcher dont on la menaçait.

On comprend, mais remarquons qu'il fut long à la détente, qu'en 1945, le Conseil National des Chirurgiens-dentistes reconnaisse Apolline comme Patronne et inscrive sur son sceau ; " Tourmentée aux dents, Apolline secourt ceux qui sont tourmentés par les dents."
Beaumont les Autels est depuis fort longtemps le grand centre de pélerinages à Sainte Apolline.
Le 18 octobre 1821, le roi Louis XVIII accorda même au village une foire annuelle, à la date du 9 février, jour de la fête de la sainte.
Jusqu'en 1966, 3 messes étaient célébrées ce jour-là pour les pélerins.

Aujourd'hui quelques-uns se battent encore pour que soit restauré ce pélerinage avec même procession et grande foire.