Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
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Bronchite aiguë
depuis 4 jours, je me tiens les côtes...
ou : de temps en temps un peu de réconfort ne fait pas de mal...

Cela me met dans un état second, où se mêle dans la sueur de ma fièvre, une sorte de fatigue du monde, qui me le fait percevoir d'une manière aussi pointue que celle des quintes qui me brûlent les côtes, me forçant à les tenir des deux mains, en chuchotant sois sage oh ma douleur...
Dans ces conditions, ma vie à Thiron-Gardais se réduit au goût de caramel de l'expectorant, à l'attente, et aux quelques nouvelles prises sur le net ou entendues dans le bruit de fond de la radio, mais qui, infection oblige, vous affectent avec précaution.

1- La mort d'Albert Cossery. Je me disais bien de temps en temps qu'il devait bien mourir un jour vu son âge, mais cela me rappelle, comme à chaque mort d'écrivain dont j'ai lu plusieurs livres , mon histoire lui/moi, moi/lui.
Mendiants et orgueilleux fait partie des livres que j'offre depuis longtemps aux amis (la dernière fois à Noël chez Emmanuel Tugny, à Olivier Mellano, les deux tomes de son oeuvre chez Joelle Losfeld) . L'édition que j'ai date ma lecture de 1979 (Folio no 1119).
Cossery est un des rares écrivains dont je garde depuis longtemps les photos, rares dans la presse durant les dernières décennies, et parlent d'elles-mêmes, (des têtes " pas possibles " que j'aime comme celles de Bram Van Veld, Beckett, Artaud, Juliet, Bergounioux...).
ET puis fasciné aussi par son mode de vie dans un décor immuable pendant plus de 50 ans (un café : Le Flore, une brasserie : Lipp, un jardin : Le Luxembourg, un hôtel : La Louisiane). Mais la photo d'Olivier Roller qu'Assouline met dans son blog est proprement effrayante.
J'écoute en toussant, " l'interview " diffusée par France Culture de Cossery dans son hôtel il y a quelques années, ou muet depuis son cancer de la gorge, il répondait aux questions en écrivant ses réponses brèves sur une ardoise...
Je me souviens bien du début mais aussi de la fin de Mendiants et orgueilleux :
" Il avait décidé de donner sa démission et de vivre désormais en mendiant. Mendiant, c'était facile ; mais orgueilleux ? Où trouverait-il de l'orgueil ? Il n'y avait plus en lui qu'une infinie lassitude, un immense besoin de paix - simplement de paix. "
La dernière réplique de l'article du Monde est à son image.

2- la lecture de la dernière Notule Dominicale de Culture Domestique (et de Villégiature Exotique) de Philippe Didion, (la no 356 exactement) me donne envie de relire Tristes Tropiques de Levi-Strauss.
Notule très excitante, comme souvent chez Didion.
Je vérifie qu'il m'en reste un exemplaire dans ma bibliothèque. Debout face aux étagères j'en relis les deux premières phrases : " Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m'apprête à raconter mes expéditions. " Ça commence bien !
Je feuillette la fin. Je tombe sur " Le monde a commencé sans l'homme et il s'achèvera sans lui[...] "
Ça me va. Je le garde et le pose sur la grande table. J'ai envie d'en relire plus.
Ça me donne envie aussi de commander chez Publie.net.
Merci Philippe Didion.

3- Ça alors ! J'apprends que Philippe de Jonckheere s'est fait voler son appareil à photo dans le train. Ça me rappelle quand je me suis fait voler le mien à la Ferté-Vidame. C'est frustrant, douloureux, donne un sentiment d'injustice profonde... et je sais ce que cela fait quand on l'utilise tous les jours, pour son journal entre autres, comme PdJ pour son bloc-notes et l'ensemble de son Désordre.
Le Désordre, c'est un des premiers favoris que j'ai mis sur mon navigateur avec celui de François Bon et Berlol, quand je suis arrivé à Nogent le Rotrou en 2004. Je retrouve avec une espèce de nostalgie ma page du 14 novembre 2004. Les faits sont là. Drôle d'impression... Je continue de lire ces mêmes sites aujourd'hui avec quelques autres bien sûr qui se sont ajoutés au fil du temps.
C'est sans doute comme ça que se font des communautés et pour cela que je continue à défendre le Net face à ceux qui le critiquent systématiquement et par principe, n'ayant souvent que des ressentiments personnels, et ne comprenant pas qu'il se passe là aussi " des choses "formidables " (puisque c'est l'adjectif qu'on me reproche le plus souvent).
Heureux de voir le soutien spontané de tous ses amis auquel bien sûr, même si vous ne connaissez pas PdJ, vous pouvez participer.
Une page bien plus réconfortante que mon expectorant au caramel !