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Vacances à Thiron-Gardais | 58ème jour : Magique Uluru |
Anciennement appelé Ayers Rock, avant qu'il ne leur soit rendu, c'est un lieu
sacré pour les Aborigènes (les Anangu, peuple aborigène ancestral)),
et un des endroits devant lesquels il est impossible de ne pas avoir de frissons. Bien qu'y étant allé au moins
une dizaine de fois depuis 1990,
m'étant levé à 4 heures du matin pour voir le lever du soleil, assisté à son coucher, en ayant fait les kilomètres à pied pour en faire le tour,
en ayant caressé la roche, vu les peintures, en étant resté des heures immobile à son pied...rien n'y fait :
c'est un des lieux au monde où je ne suis jamais arrivé à faire une seule photo ou un seul film
satisfaisants.
Uluru échappe à toute image et description. Uluru ne se laisse pas prendre.
Il faut l'avoir approché pour savoir, c'est-à-dire avoir senti ce qu'est le sacré.
Classé depuis 1987 au patrimoine mondial de l'Unesco comme site naturel, et depuis 1994 comme patrimoine culturel, sous le nom de Parc National d'Uluru-Kata Tjuta, ce monolithe, le plus grand du monde, sorti du sol par l'érosion de tout ce qui l'entourait, mesure 348 m de haut, 9,4 km de circonférence et 2,5 km de long. Même vu du satellite (Google maps) on se rend compte que dans ce désert-là, il y a "quelque chose" de spécial . Mais rien ne peut traduire l'émotion qu'on a la première fois, mais chaque
fois renouveléé,
quand on se retrouve à taille
d'homme devant ce que les géologues appellent un inselberg,
une "montagne-île".
Connu dans le monde entier pour ses changements de couleur en fonction du jour et de l'heure, dus aux feldspaths et au fer oxydé contenus dans son grès, virant du noir (quand il pleut) au rouge profond (coucher de soleil), j'en choisis presqu'au hasard quelques photos, aucune, je le répète, ne pouvant remplacer la réalité de l'expérience. Ce n'est pas un hasard si Julien Gracq, géographe de formation, même s'il n'y est jamais allé, a toujours dit sa fascination pour l'Australie et ses paysages. (lire « Corroborree sous le Mont-Glonne » de Jacques BAULANDE dans la revue 303, no 93, 2006) Bâti au temps de la Tjukurpa, le temps du Rêve, par deux enfants mythiques jouant avec de la boue,
Il est le lieu central des croyances des Anangus, pour qui le serpent arc-en-ciel
Yurlungur dort dans l'un des bassins du sommet.
Je me souviens maintenant que j'ai écrit dans la préface d'Autour Uluru, de Nicolas Kurtovitch quelques pages pour montrer
combien on pouvait établir un parallèle entre l'écriture et la marche, l'écrivain et le marcheur, et combien la marche
autour d'Uluru dont il faisait le récit était éxorcisante et purificatrice, combien ce texte/expérience étaient ceux d'un
parcours initiatique, d'un chemin " vers le centre ", véritable plongée dans le monde des origines.
Il s'agit là d'une invite à faire un jour ce voyage.
Uluru mérite un voyage à lui tout seul en Australie.
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