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Ce texte présenté comme " roman "  est suivi 
	d'un texte/analyse de Guy Petitdemange intitulé 
	" Ces fragiles paysages de l'amour inquiet...". Guy Petitdemange est connu pour ses travaux sur Levinas, Kant, Augustin et a beaucoup travaillé sur la correspondance de Walter Benjamin.  | 
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Christian Dufourquet a publié auparavant un autre livre très original auquel 
	 je pense suite aux discussions l'autre jour sur le blog de PRebollar sur la maladie et l'écriture. Le dialogue à la fin entre le Professeur François-Bernard est à ce sujet plus qu'intéressant quand on sait que Christian Dufourquet souffre d'un problème respiratoire très particulier.  | 
 
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" Mourir, dormir, tuer peut-être
Fermer les yeux, et partir. Quitter ce monde, s'éloigner. C'est là ce que j'ai souvent éprouvé
 l'an dernier, dans la proximité de la mort de mon père. C'est dans cette proximité que ce texte
  a coagulé, comme je l'exprime à la fin du livre dans un entretien avec François-Bernard Michel,
   professeur de clinique des maladies respiratoires à Montpellier, qui a entre autres publié
    en 1984 "Le souffle coupé - Respirer et écrire". Comme je l'ai dit, cela a bizarrement
	 coagulé, dans la partie principale du livre, en une sorte de chant à deux voix, une
	  danse à deux spectres, enfantant et réenfantant à l'immobile rebours de leur
	   disparition le "miroitement ténébreux" où se consume le mécanisme, vide de
	    flammes, de leur réapparition - baissée d'un ton à chaque fois, dégradée
		 un peu plus, c'est l'étreinte de deux figures dont l'une s'efface, 
		 ou bien est-ce l'autre, on ne sait pas. Laissant derrière elle ce 
		 sentiment de stupeur, de torpeur qu'on éprouve au moment où le cercueil -
		  qui est aussi un livre - s'enfonce dans le noir et disparaît. Au moment
		   où tous ceux qui sont présents comprennent que le mort n'est pas vraiment mort,
		    qu'ils n'enterrent que le mourir d'une forme inachevée, et qu'il leur faudra 
			mourir encore et encore avant que leur tour vienne de s'enfoncer dans la terre
			 qui bâille à leurs pieds. En attendant ce jour et rêvant sous le ciel se
			 réveillent les survivants." (Christian Dufourquet)  |