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On ne peut jamais tout voir dans une image, seulement sans doute que ce qu'on y cherche inconsciemment... ou : Sainte Apolline n'est peut-être qu'un mannequin de chiffon. Pour ceux qui ont regardé hier le haut de cette
enluminure de Fouquet, voici donc sa partie inférieure (chose promise et annoncée, chose due n'est-ce pas...) :
Une composition utilisée plusieurs fois par Fouquet (parmi d'autres) dans ce livre d'heures d'Etienne Chevalier,
avec du haut vers le bas:
Deux ramures de feuillage dont les branchages sont enlacés dans des claies de bois et qui en dessinant un arc-de-cercle (à discuter d'ailleurs si c'en est vraiment un)) et qui définissent en la limitant, la circularité et l'espace de l'aire de jeu, j'entends du mystère qui s'y joue dessus (partie supérieure de l'enluminure, regardée hier). L'invention de l'espace de jeu pour l'acteur est, pour certains spécialistes, une invention de la dramatargie médiévale. On a vu que les acteurs proviennent des mansions (endroits pourvus d'une identité) et que les spectateurs sont de plain-pied, sur les "pantes" et dans des loges, les acteurs, (qu'ont donc inventé nos modernes ?) se tenant donc parmi le public... En contrebas, dans une fosse aménagée sont logées des figures variées (sortes de putti, anges ou hommes sauvages) disposées de part et d'autre du panneau peint et lui servant de supports. Ici, on voit deux figures plutôt féminines (femmes anges ?) qui encadrent deux " mâles ", tiennent des écus où on peut lire MAISTRE ESTIENNE CHLR, Etienne Chevalier le commanditaire de l'oeuvre que nous avons présenté succintement hier (pourtant pas sans intérêt) Le ressaut formé par cette espèce d'antichambre spatiale sert donc de plate-forme à la scène principale, qui occupe la moitié supérieure de la composition. On a donc un dispositif étagé avec comme intérmédiaire l'écriteau brochant (le cartouche en avant de la scène) porté par les deux hommes sauvages. |