Dimanche 2 septembre 2007 jour précédent jour suivant retour au menu
Un vrai dimanche de rentrée(s)
ou : Ça fait longtemps que je n'avais pas dit que je n'aime pas les dimanches ni parlé de Thiron-Gardais.
ou encore : mes rentrées à moi!


L'étang de Thiron (celui qui est à l'entrée du village, à ne pas confondre avec le mien qui est à la sortie, et qui s'appelle l'étang de Saint-Anne) était là, dans la lumière des 6 heures du soir.Je faisais juste un tour en voiture, comme ça, pour changer d'air, et essayer d'oublier qu'on était encore dimanche.
En face de l'étang, au nombre de voitures stationnées un peu partout, j'ai deviné qu'il devait se passer quelque chose sur le parking de l'abbaye.
Ce matin, quand j'étais allé acheter une pizza, il n'y avait rien.
Et là, en plein milieu, je vois un espèce d'arbre de la liberté, haut de 25 mètres, avec tout un tas de guirlandes.
C'est un sapin dont on a gardé que la tête, et dont tout le reste du tronc a été élagué et écorcé.
On a vissé ensuite, du haut vers le bas, les quatre points cardinaux et les écussons de Thiron-Gardais et Ebenweiler, la ville allemande jumelée depuis mai 1974.
Ebenweiler, je crois que ça se trouve quelque part dans le land du Bade-Wurtemberg, en bas à gauche de l'allemagne, contre la France et la Suisse, centre européen de la haute technologie, connu aussi pour son opéra (Staatsoper de Stuttgart), ses vins, et comme étant une des régions les plus riches du monde !
Mais bon, ce n'est pas le BW qui est jumelé comme État avec Thiron (il est jumelé avec la région Rhône-Alpes), mais Ebenweiler !
Ça doit être un petit patelin sans doute, et sympa comme Thiron.
Sur le parking, il y a du monde, (où je repère assez vite, grâce à leur langue, de nombreux jeunes allemands, d'Ebenweiler sans doute, ). Il y a des gens de Thiron en habit local, des badauds comme comme moi, et un orchestre sans doute du coin.
À un moment, les costumés se mettent à danser, deux ou trois spécialités visiblement aussi anciennes que locales.
Pas le temps de me demander si c'est ça le post-exotisme de Volodine, que les spectateurs les rejoignent et forment une espèce de farandole !
Des gens qui dansent, " comme dans le temps ", sur de vieux airs, je crois rêver. Après tout, je suis peut-être sur Intenet !
Je reconnais d'ailleurs quelques visages.
Ensuite tout le monde est invité dans les jardins de l'abbaye, somptueux sous cette lumière, à boire un coup et manger des gâteaux !
Je rêve, je vous dis.
Il y a même un type qui inaugure un banc à la mémoire de son copain disparu. Ils s'étaient jurés que le premier des deux qui partirait offrirait un banc à l'autre pour pouvoir continuer de parler ! Quelle idée simple et sympa !
Endroit idéal me dis-je, en me dirigeant vers les tables aussi festives que restauratrices, pour faire ma rentrée littéraire, j'entends par là lire les 3 livres qui viennent de sortir et qui constitueront, fric oblige, les seuls que je lirai.

Rien qu'à cette sombre idée (que les livres sont chers), je pose mon verre (vide) de sangria et je rentre chez moi.

Dans la voiture, ça me revient maintenant, je pense que ce n'était pas un arbre de la liberté .
Un arbre de la liberté, ça se plante.
J'ai appris, au fil de mes écoutes, qu'il ne restera sur la place qu'un mois, et que c'est " Jacky " qui a fait tout le boulot sur ce tronc.

Je pense aussi que depuis longtemps je ne me suis pas couché de bonne heure.
Il le faudra pourtant ce soir, puisque que demain c'est ma rentrée .
Mais pas littéraire celle-là.