2004
JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS
The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web
2005
2006
Pages originales - Tableaux choisis - Peintures de chiens - L'Atelier de Bazille - Saint-Simon - Portraits de Rabelais - Lectures - Femmes d'Alger ... de Delacroix- - André Mare - Raymond Hains - Émile Friant - Joséphine Nivison H - Antoine Chintreuil - Lavinia Fontana - Camille Gaté -
samedi 3 décembre 2005 dernière page Avant dernière page
Dans quelques jours, il y a cent ans...
À gauche, Émilie T., agrégée de lettres modernes, spécialiste du XVIIIème, découvre en ce moment Tolstoï, écoute Tom Waits et Bjork, enseigne le latin à Courville, fait quelques heures hebdomadaires au Collège ZEP de Nogent le Rotrou, passe beaucoup de temps en train, adore les chapeaux, regarde un DVD chaque soir avant de s'endormir.
À droite, Sandrine H., agrégée d'Arts Plastiques, peint mais expose surtout des photos, roule en Berlingo blanc, soigne son chat, férue de psychanalyse, boit de la bière et ne jure que par les Offices de Florence. Aime les peintures de Nathalie Le Berre, une amie bretonne, qui ne peint que des ours.
La scène se passe à la fin d'un repas dans le restaurant du Lion d'Or, place Saint Pol à Nogent le Rotrou, choisi pour ses banquettes et son enseigne sémiologique (Au lit, on dort...).
En face, Jean-Claude B., agrégé de Sciences naturelles, fait des photos, ne pouvant, contrairement à son habitude, en placer une. Pour se consoler, il boit du mauvais vin rouge en pichet, et fume des cigarettes qu'il ne sait pas bien rouler.
Samedi passé vite car levé tard, repas chez ma mère à Verneuil sur Avre, et visite de l'appartement, refait à neuf, qu'elle va emménager à la maison de retraite municipale. Avec le plan fait par Jacky, on vérifie quels meubles elle va pouvoir apporter. Je vois bien qu'elle est triste de ne pas pouvoir tout emporter, c'est-à-dire tout garder de ce qui a été le cadre de sa vie depuis 15 ans. Séparation difficile en perspective. Son angoisse arrive par m'atteindre au bout d'un certain temps et me plonge dans un état mélancolique sinon triste.
Il fait froid et gris.
Suis arrêté au retour par un grave accident : image habituelle des pompiers, gendarmes, ambulance et même hélicoptère qui vient en urgence emporter un survivant... lumières et flashes...Le tout vu silencieusement derrière le pare-brise...
Tombe la nuit nogentaise avec ses illuminations faussement gaies. J'aperçois aussi pour la première fois le retour de ces pitoyables pères Noël accrochés sur les façades et qui font semblant d'escalader on se demande quoi...et que j'avais déjà plaints l'année dernière...
Pas d'autre courage pour parler du reste.
La seule bonne nouvelle fut un mail d'Emmanuel Tugny, me proposant de traduire ce fameux texte du portugais et dont j'ai besoin pour faire ma dernière page sur Lavinia Fontana. J'en profite pour relire sa discussion avec L.L.de Mars ("De quoi parle-t'on quand on lit?" Entretien sur la lecture publique) et quelques textes du très bon dossier fait par le Terrier, du même L.L.de Mars sur la lecture publique.
Je vais me coucher en pensant au documentaire vu sur France 3 tard dans la nuit ( de minuit et demi à 2 heures du matin) sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Pourquoi passent-ils cette très belle reconstitution des débats et enjeux (avec d'excellents comédiens tels que Claude Rich, Michael Lonsdale, Pierre Arditi, Pierre Santini...) si tardivement ?
Quand je pense qu'à l'heure de grande écoute, la majorité des gens a du regarder l'élection de Miss France, présentée par Jean Pierre Foucault !
C'est le 3 juillet 1905 qu'après 48 séances de discussion, la Chambre des députés a adopté le projet de loi de séparation des Eglises et de l’Etat, par 341 voix contre 233.
C'est le 6 décembre 1905 que le texte a été voté conforme par les sénateurs par 181 voix contre 102.
C'est le 9 décembre 1905 que la loi de Séparation a été promulguée par le Président de la République.
Dans quelques jours, il y a 100 ans...