D'enfer la journée

On ne fait pas ce qu'on veut
quand on veut coller à " la réalité banale et imbécile ".
C'est bien là le problème.
Mais si on veut que ce ne soit pas un problème...

Alors on fait la vaisselle et le ménage le coeur léger, on fait la queue à la station-service en sifflotant, on corrige ses copies en écoutant l'opéra du Monde du week-end dernier, on supprime ses spams en chantant " Et Yop la boum ", on regarde son bureau comme la Carte du Tendre (ce lac d'Indifférence... c'est autre chose que l'étang de Sainte-Anne !), on se donne une petite récréation en allant voir les blogs des copains, on ne sent plus le froid sur les épaules (je mets pas trop fort le chauffage parce que le gaz, hein, ça coûte cher à remplir la cuve...), et on en profite pour signer le chèque de son premier tiers (je me sens Tiers État allez voir pourquoi) avec une super signature bien appuyée.

D'accord, on regarde de temps en temps les livres entamés et qui nous attendent sans rien dire, un peu comme une tentation, mais comme on a plein d'énergie aujourd'hui on ne craque pas : on va nettoyer le frigo et surtout la boite du dessus (le congélateur) bourré de glace à tel point qu'on ne voit plus ce qu'il y a dedans. Ah, il y a bien la vraie lettre que vous aimeriez écrire à X. depuis des mois et qui devra attendre encore, et ce dessin qu'on vous a offert et qui traîne et que vous voulez encadrer...

Pause luxueuse : s'arrêter, sur le parking du supermarché Les trois mousquetaires à Nogent le Rotrou pour écouter le premier épisode sur Bob Dylan, le nouveau feuilleton de François Bon, (Comment pousser les bords du monde...vous vous rendez compte !) dans la lignée des autres (Rolling Stones, Led Zeppelin). Flash-back sur ces années-là : Chartres, Édouard, Catherine...frissons au refrain :
Because something is happening here
But you don't know what it is
Do you, Mister Jones?

Allez, il faut rentrer Mister Bourdais.
Direction Thiron-Gardais. Comme si on allait à Los Angeles en passant par Monterey, Big Sur. Salut Miller et les oranges de Jérôme Bosch, et salut les éléphants de mer de Point Lobos...
Pendant que j'y suis, dans ma réalité banale et imbécile, mettons la musique à fond dans la caisse, et salut Blaise du Transsibérien, salut Claude Mauriac du Temps immobile (tiens qu'est-ce qu'il vient faire là lui ?) (Et oui, pour moi c'est du grand oeuvre, et je n'en ai jamais parlé)(c'est lié comme Juliet à mon séjour au Sénégal), salut Domme ou l'essai d'occupation, salut Nicolas Bouvier qui a mis en exergue au Journal d'Aran : " Si l'on ne trouve pas surnaturel l'ordinaire, à quoi bon poursuivre ?" tiré de La fourmi rouge de Charles-Albert Cingria...
D'enfer, la journée !

Attendez-moi, je suis le maillot jaune quand même!

Praliné aux noisettes, chocolat noir, praliné aux amandes à l'ancienne.