Mardi 5 juillet 2005 Hier Avant hier
Citations/envois
" Il serait trop long de raconter comment j'ai gâché ma vie. Elle tombe déjà en ruine : c'est mon mortier qui ne vaut rien."
Henri Calet, Tout sur le tout, (dossier du Matricule des Anges de l'été)
" Et le poète, plus retiré que jamais dans les abysses de sa cécité, et plus solitaire que le premier et le dernier des humains, ne voit plus autre chose que les mots dont il sature sa page blanche et il se prend à croire qu’il vit ce qu’il écrit et qu’il écrit ce qu’il vit et il avance son authenticité comme une cuirasse matricule, sous laquelle il bombe le torse – cependant que son identité est périmée depuis le commencement, et que la plus belle phrase du monde est un leurre et un pur divertissement, apothéose d’oubli de la condition sans condition, inhumaine condition humaine de n’être rien ni personne pour personne et pour rien. Sois assuré, mon cœur, et ne cherche pas à te rassurer, que ton île est inabordable, que tu n’en sortiras jamais, qu’il n’y a jamais eu de portes percées dans les murs, des dessins seulement, des ouvertures factices, qu’il n’y a pas d’être sous le paraître, et que la vérité n’est rien de plus que l’évidence du lapsus."
Claude Louis-Combet, D'île et de mémoire, éditions Corti, 2004., envoyé par Anne Bihan de Nouméa.
" Ah Rollinat ! c'est un excellent prof d'université dont j'ai oublié le nom qui me l'a fait découvrir. Il nous faisait cours sur Jules Laforgue, autre belle découverte à l'époque, et pour nous illustrer l'esprit décadent, il nous avait lu quelques passages des Névroses dans son édition originale dont il était très fier. Depuis, j'espère en trouver une édition ; chez un autre bouquiniste que je fréquente, il y en a une édition de 1917 à 40 euros {...], pas loin, les Fleurs de bitume, d'Emile Goudeau. De Rollinat, le net m'a fait découvrir ses recueils de terroir que j'ai sensiblement moins appréciés mais qui m'ont surpris." Envoyé par Greg, ex Bartelbooth (mais qui n'a sans doute pas dit son dernier mot).
je découvre aujourd'hui un site sur Rollinat avec de nombreux portraits, photos, cartes postales, et même des extraits sonores de ses chansons !
François Bon me signale aussi qu'au Musée George Sand à La Châtre, il y a pas mal de documents sur Rollinat. Pas de site spécial sur le Musée sauf deux petits sites perso.
Si on peut s'attendre, outre les salles réservées à George Sand, à des salles réservées aux artistes locaux, c'est une surprise d'apprendre qu'on y trouve aussi une des plus belles collections ornithologiques d'Europe avec 3000 oiseaux naturalisés du monde entier, ainsi que de poteries grecques et étrusques !
Revenons à nos maisons.
Celle de Rollinat est célèbre et a été représentée en carte postale plusieurs fois. Il faut dire que malgré ses idées parfois noires, Maurice Rollinat ne vivait pas comme un ermite dans sa " Maison de la Pouge " à Fresselines.
En dehors de ses promenades, ses séances de pêche, il y recevait beaucoup de gens et amis. "
C'est ainsi que – outre les Fresselinois, le Curé Daure et le Vicomte de la Celle – la Maison de la Pouge voit se succéder Rodin, Alluaud, Monet (séjour de plusieurs mois et plus d'une vingtaine de toiles, voir Monet à Fresselines)), Léon Detroy, Maillaud, Armand Guillaumin et les autres artistes de l'Ecole de Crozant, le peintre suédois Osterlind (cf le portrait ci-dessus) , et les musiciens..."
La mienne à La Chambrie, (nom de l'ancienne ferme et du lieu-dit) a pour plus proche voisine, à quelques centaines de mètres, une ancienne longère toute fleurie.
La dame qui y habite est adorable et passe son temps à y soigner les fleurs. Je ne pouvais espérer meilleure voisine. Elle passe de temps en temps voir où en sont les travaux, et ça la fait bien rire...
Je lui ai apporté du marché de Nogent, en guise de cadeau de bienvenue, des crevettes fraîches. Elle était je crois ravie.
Dans le grenier, les ouvriers ont trouvé ce matin le diplôme de Certificat d'Études passé en 1883, par l'arrière-arrière-arrière grand-père de l'héritière qui m'a vendu la maison.
Ils m'ont dit que demain ils " attaquaient " le toit.
Sur le coup, vu ce qu'ils ont fait en deux jours, ce verbe me fait peur !
Je leur ai dit que je ne voulais pas voir ça et que je partais demain à Marseille
J'espère qu'au retour dans trois jours, il restera encore quelque chose debout de ce qui s'appelle depuis plus d'un siècle La Chambrie.