Samedi 6 juin 1992, Bali.
Je marche sur la plage au pied du temple de Tanah Lot. Ce temple perché sur ce rocher depuis le XVème siècle est un des sites les plus sacrés de l'île. Ce qui n'est pas rien, quand on pense aux centaines d'autres du pays !
Mais je suis triste, car je sais ce qu'on veut en faire.

Les autorités locales menacent de construire un pont, voire même une téléphérique, pour enjamber le miniscule bras de mer qui sépare le rocher de la côte. Il faut le lire pour le croire. Seuls les dieux décideront peut-être que le dollar ne l'emporte pas.

D'après la légende, c'est un prêtre itinérant, Danghyang Nirartha qui avait fondé la caste balinaise des brahmanes en leur attribuant un rôle de prêtres et de bénisseurs d'eau, d'où la décision des villageois d'ériger un temple pour célébrer la beauté de l'emplacement.

Je préfère de loin, un autre temple vu quelques jours plus tôt, au bord du lac Bratan : le Pura Ulu Danu, dédié à la déesse du lac, Dewi Danu.
Lieu serein quand il émerge de la brume le matin de son décor volcanique.

Le meru à 11 toits est dédié à la déesse des eaux, et l'autre de 3 toits, à celle du riz.

Le souvenir le plus fort de cette journée, qui nous donna envie de nous arrêter une heure au bord de la route, fut ce long défilé de femmes qui chaque soir vont au temple donner leurs offrandes, portées sur la tête, à leurs si nombreux dieux.

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