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Jeudi 10 janvier 2008 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
L'incroyable André Landault.............................................
(André Landault no1, no2, no 3) Une histoire incroyable, preuves à l'appui. (André Landault no 4) 1- Histoire des statues de Rémy Belleau et du général Saint Pol, deux célébrités locales.. Ces statues furent enlevées lors de la dernière guerre sur ordre des allemands. Celle du poète (voir pages du 5 et du 6 janvier 2006) était dans un jardin public, l'autre sur la place centrale de Nogent, qui en tirait son nom (Place Saint Pol). C'était à la demande des habitants de Nogent le Rotrou, que Napoléon III, par un décret du 10 janvier 1856, avait autorisé la ville à élever au Général de Saint Pol un monument dont l'inauguration eut lieu le 18 octobre 1857. La statue, dessinée et sculptée par Joseph de Bay et fondue par M. St Denis, était en bronze et le piédestal orné des armes de Saint Pol, comme on peut le voir sur les cartes postales anciennes. Elle fut enlevée par les Allemands en 1943. Beaucoup ici, s'en souviennent encore. 2- rappel sur André landault: -Monsieur Landault a travaillé en Allemagne juste après la guerre, employé de la banque Dreyfus où il s'occupe du commerce extérieur et des douanes. - Installé à Nogent le Rotrou, il est un des grands artisans du jumelage de la ville avec la ville allemande de Baiersbronn, signé en 1964. - connu pour la connaissance de ce pays, les contacts qu'il a, ses détracteurs vont même jusqu'à le traîter, à une certaine époque de " boche ". - a toujours travaillé et milité pour la réconciliation et la fabrication de l'Europe... 3- l'annonce de 1971 . Après de nombreux contacts, André Landault, alors Président de l'U.C.I.A. (l'Union des Commerçants locaux) (André Landault tenait avec sa femme un magasin de lingerie féminine et de matériel orthopédique, rue Saint-Hilaire, on l'a dit dans des pages antérieures), annonce qu'il a pu retrouver, après de nombreuses recherches et tractations, la statue de Saint Pol, et surtout convaincre les Allemands de la rendre à la ville de Nogent le Rotrou. C'est un signe, un symbole. Cela fait l'effet d'une bombe, rassure et efface aux yeux des nogentais, les ombres sombres de la guerre. La remise se fera officiellement par les allemands, qui seront représentés par l'adjoint au bourgmestre de Rattenburg (où se trouvait la statue), et qui viendra en personne remettre solennellement la statue, lors de la cérémonie officielle. L'émotion est à la mesure de l'évènement historique. 4- Deux jours avant la cérémonie Arrive en gare de Nogent l'énorme contenair allemand, qui restera là jusqu'au jour officiel. Il attire la foule, les commentaires. On est impressionné par toutes les inscriptions d'une langue qui rappelle à plus d'un nogentais de mauvais souvenirs. Il y a foule à tourner autour, le soir surtout, quand les gens qui arrivent du travail ou rentrent chez eux. On commente en tournant autour. On imagine la statue à l'intérieur, certes, mais dans quel état ? Dans l'ensemble, cela semble une réparation, un juste retour des choses. La statue appartenait à Nogent. C'est bien, qu'elle y revienne. Une chance en plus, qu'elle n'ait pas été fondue, comme celle du poète. Les photos sont celles du journal de l'époque. 5- le jour de la cérémonie Il y a un monde fou de la gare à la place Saint-Pol. Tout le monde est là, veut faire partie de la fête. - Arrive d'abord à la gare le représentant allemand, grosses moustaches et casque à pointe, reçu par le Président (André Landault) et le Vice-Président (Mr Gibierge) de l'A.C.I.A. Ils montent dans une grosse DS noire, portant cocarde tricolore officielle. - Le long convoi se met en branle dans les rues pavoisées. Il y a des voitures publicitaires, la fanfare de l'Harmonie Municipale en tenue de d'apparat, la DS noire et le gros camion portant l'énorme contenair. Quand le cortage débouche sur la place Saint-Pol, la foule aplaudit. Certains pleurent. - C'est l'heure des discours. Celui de l'allemand est remarqué, on s'en souvient, par une élocution difficile, un fort accent et des fautes de français pas possibles. Mais on applaudit quand même à tout rompre. L'émissaire a retiré son casque à pointe pour le remplacer par un chapeau tyrolien orné de plumes, d'un goût douteux qui fait sourire plusieurs nogentais. Remerciements, congratulations, odes à la paix et à la réconciliation... Cela dure un peu, comme toujours dans ces occasions-là. Mais il faut dire que l'évènement en vaut le coup, la presse s'en donne à coeur joie : un bon papier en perspective ! 6- Ouverture du contenair. Elle est faite par Monsieur Menier, le sympathique Trésorier de l'U.C.I.A. Difficile, voire fastidieux, car les pinces refusent de couper les scellés. Il faut avoir recours au marteau. enfin les portes cèdent. Alors que la ville s'apprête à applaudir, c'est la stupeur. |
Dans le contenair on découvre un énorme poisson taillé dans du polystyrène. Silence glacé. C'est quoi c't'histoire ? Tout le monde avait oublié qu'on était le 1er avril 1971. Je ne vous dis pas ! Je regarde attéré Monsieur Landault quand il m'annonce cette chute, en tapant la table de ses deux mains. Il rit aux larmes. - Mais ce n'est pas possible ! Je n'arrive pas à le croire...Vous avez fait ça !...Et Comment ont réagi les gens ? - Ah, Ah, Ah !... Mais attendez, ce n'est pas fini ! Moi à ce moment-là, j'étais allé me cacher dans la DS !... - À suivre |