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Propos sur la
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dimanche 13 août 2006 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
Étude bergounienne no 8 : Pierre Bergounioux ornithologue, dans Back in the sixties. (fin) Nous avons vu que lors de son voyage à Cuba Pierre Bergounioux revit un passé lointain, jusqu'à confondre réalité et souvenir, que ce soit en regardant les vieilles américaines qui circulent dans la rue et qu'il regarde comme les Dinky Toys de son enfance, ou en entendant les martinets des fins d'été. Concernant ces derniers, on pouvait se demander avec lui (p.29), " Qu'est-ce qu'ils viennent faire dans l'histoire ? On va le voir. ", ou plus simplement qu'est-ce qui lui déclenche subitement cette réminiscence à Cuba. Il nous donne la réponse les deux pages suivantes quand il nous raconte que dans la Cabaña (" une forteresse qui commanda l'entrée de La havane, servit ensuite de prison pour les contre-révolutionnaires, les homosexuels, les dissidents et abrite, l'espace d'une semaine, une manifestation culturelle internationale "), alors qu'il écoute Fidel Castro faire un discours, et qu'il se demande s'il n'est pas en train de rêver ( p.30 :" Il s'approche du micro. L'espace d'une minute ou deux, à trente mètres, environ, je me demande si c'est bien lui, s'il est réel.", |
p.31 :
" C'est Castro en personne, à n'en pas douter, qui s'anime, lève un doigt, se penche, ouvre
les bras, les ramène sur sa poitrine."), il voit subitement dans le ciel au-dessus de lui, deux puis quatre martinets. p.31-32 : " C'est lui, c'est maintenant et je surprends, à cet instant, deux envoyés de l'été, deux martinets virant au ciel de février, comme s'ils avaient attendu, cachés dans la coulisse, que soit levé l'écran qui sépare le présent du passé, le rêve de la réalité. tout le temps que va durer le discours, jusqu'à la nuit tombée, ils passeront et repasseront — ils étaient quatre, en tout — au-dessus du Lider Máximo et je veux croire qu'ils ont continué à planer bien après son départ, dans l'obscurité." |
" cette manifestation culturelle internationale " dont parle Pierre Bergounioux
(un peu pudiquement et faussement innocemment je trouve) et qui se passe dans cette forteresse
était la 11e Foire internationale du livre de La Havane de 2002, dont l'invité d'honneur cette année-là était
la France et qui s'est déroulée du 7 au 17 février 2002.
Pierre Bergounioux y avait été invité et y avait participé en lisant en public, le samedi 9 février 2002, donc tout au début de la Foire
le texte (Battements de coeur, p.43 à 53)
qui constitue la deuxième partie de Back in the sixties.
Je signale ce fait, parce que la participation d'écrivains et d'intellectuels français à ce Salon, avait déclenché à l'époque une polémique (Laurent Joffrin dans Le Nouvel Observateur, 21 février 2002 ; Philippe Sollers dans Le Journal du dimanche, 24 février 2002 ; Alain-Gérard Slama sur France-Culture, le 1er mars 2002 ; Alain Finkielkraut et, de nouveau, Laurent Joffrin sur France-Culture, le 2 mars 2002 ; François Reynaert dans Le Nouvel Observateur, 28 février 2002), polémique qui avait poussé Ignacio Ramonet (qui était aussi allé à ce salon) à écrire, défendant et justifiant sa position, un article assez ambigu dans le Monde diplomatique (avril 2002, page 32) puisqu'il traitait les polémiqueurs " d'anticastrisme primaire " ! Je mets un point d'exclamation, car on peut quand même admettre qu'on pouvait se poser le problème, même si chacun est libre de faire ce qu'il pense ou ce qu'il veut, après. Car on peut se demander : mais que diable Bergounioux a-t-il été dire aux cubains , alors qu'avant leur départ, dès décembre 2001, les Amis des Bibliothèques Cubaines avaient envoyé un appel émouvant ( publié dans le Matricule des Anges et qui se terminait par :" À La Havane, si les intellectuels français et les fonctionnaires du ministère de la Culture restent silencieux, ils seront complices de cette persécution honteuse." Ne comptez pas sur moi pour vous dire ce qu'il a dit, ni ce que j'en pense. La seule manière de savoir ce qu'a dit Bergounioux à Cuba est bien sûr... de le lire. |