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ma vie dans le Perche
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Propos sur la
littérature et la peinture. |
mardi 15 août 2006 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
Les années se suivent et ne ressemblent pas... L'année dernière, je visitais le château de Chantilly pour voir avec mes filles la belle Simonetta. Aujourd'hui, les grands parents maternels sont venus chercher Léa et Charlotte pour les emmener chez eux à Angers. Je me retrouve donc seul, déshabitué bien vite depuis 15 jours... Il pleuviote et il n'y a plus que la radio qui fasse du bruit dans la maison... Bref, le coup de barre habituel comme à chaque fois que mes filles partent. Alors je fais le ménage, non pas celui de la maison (que fait parfaitement ma voisine Sandrine, une fois tous les 15 jours), mais celui de mon ordinateur, de mon bureau, tout en enregistrant les épisodes de François Bon sur les Rolling Stones et de Michel Onfray, que j'ai en retard... Je trie aussi les photos (en essayant d'en éliminer toutes les floues inutiles ou doubles) de ces derniers temps. -Dominique Chevalier et son fils (que je vois pour la première fois, et auquel j'offrirai une flèche papou pour pêcher à l'arc). Ami depuis sept 1967 et sans lequel je n'aurais pas eu aussi brillamment mon DEUG de Biologie géologie...L'homme à la guitare Martin, qui m'a fait écouter pendant 2 ans Mississipi John Hurt, Pentangle et Bert Janch et les autres... Avons passé une partie de la nuit à relire ses lettres (j'ai gardé toutes mes correspondances depuis 45 ans), ce qui a permis de fixer certaines dates et épisodes communs ou parallèles de notre vie, échanger où nous en sommes, et à parler de son métier... La grosse surprise est que Marie m'a apporté (sa mère lui a donné pour moi, mais je ne savais pas que mon frère Michel avait ça) les Les cahiers officiels (Journal général, Journal de la caisse, Grand livre des comptes courants) de la boulangerie qu'ont eu mes parents à Vierzon, et je le sais donc depuis aujourd'hui, au 36 de la rue Joffre, du 1er juillet 1952 au 6 février 1954. Et visiblement, mon père a obéi à la consigne : " inscrire jour par jour, sans aucun blanc, surcharge, rature ou interligne, toutes les opérations relatives à son commerce." Je peux savoir ainsi aujourd'hui que les recettes du mois d'août 1953, qui distinguent toujours la boulangerie, la pâtisserie et les biscottes, se sont élevées à 277.400 francs de l'époque Après recherche, 1 franc de 1953 valant 0,01916 euro de 2005, cela fait donc une recette de : 277.400 x 0,01916 = 5314,984 euros que j'arrondis à 5315 euros. Mon père et ma mère louaient cette boulangerie et y travaillaient tous les deux. Était-ce un bon revenu ou non ? Pour savoir ça, je dois aller chercher les dépenses de ce même mois d'août 1853. Sont sortis 301.023 francs c'est-à-dire (équivalents euros 2005) 5767 euros ! Donc Perte de 452 euros ! Dans le Journal de caisses, où sont consignés toutes les dépenses, jour après jour, je peux voir que les achats sont essentiellement la farine (Union meunière 159.000 francs !). Je m'aperçois que le chauffage du four aussi coûtait cher, et que ce mois-là mon père s'est payé (pour lui et ma mère pour nous élever) 100.000 francs. Je vois avec effarement que d'autres mois ils ne se servaient que de 20 à 50.000 francs mensuels(383 à 958 euros) ! Je m'aperçois aussi que beaucoup de mois se soldent par des pertes. Je vais donc me coucher encore plus triste avec deux doutes/raisons supplémentaires : 1- La raison de la fermeture de leur boulangerie est sans doute sa non-viabilité. On m'aurait donc une fois de plus menti, puisque j'ai toujours entendu dire que c'était à cause de ma santé précaire (la région du Cher étant trop humide) et de celle de mon père à qui la farine provoquait des ulcères répétés à l'estomac... 2- L'histoire semble se répéter, contrairement à mon titre, puisque 53 ans plus tard, Jean-Claude Bourdais, fils de Roger Bourdais, est le 15 du mois d'août à découvert de 400 euros, endetté pour 15 ans. |