Journal de Nogent le Rotrou
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ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
lundi 19 juin 2006 jour précédent jour suivant retour au menu
Un week-end compliqué...
Il faisait beau et la nature était somptueuse.
On a passé une partie de la nuit à discuter et à rire, on a bien marché autour de l'étang, on s'est rafraîchi dans l'abbaye de Thiron...
Émilie était restée le week-end, c'était la première fois que le " trio " se trouvait rassemblé à la Chambrie.
Sandrine H. aurait du être au Mans, mais avait préféré éviter au dernier moment le bazar des 24 heures...
Samedi soir j'aurais dû être à Paris avec les amis de remue.net, car remue.net aussi la nuit... mais je devais dimanche emmener ma mère pour fêter en famille chez Marie Claude B, à Sainte Marguerite sur Duclair (je dis toujours, c'est de l'autre côté de Rouen), ses 82 ans. Elle a voulu auparavant passer au cimetière, devant la tombe de son fils, mon frère Michel.
Elle est restée debout devant la tombe sans rien dire. C'est à ce moment que j'ai pris la photo.
Quand elle s'est retournée elle a dit :
- C'est quand même drôle qu'on doive tous finir comme ça.
j'ai répondu que parfois, quand on est très vieux ou très malade, ça valait peut-être mieux. Alors en se remettant à marcher de son pas lent, elle ajouta :
- Oui mais quand même, mourir à 40 ans, c'est trop jeune...Ce n'est pas normal.
Je me demandais alors après qui elle pouvait bien en avoir, et je revoyais les coquelicots, ceux qui transformaient les champs en véritables plaies, suintantes et sanguinolentes.
Et puis nous sommes allés à la fête chez Marie Claude où mon frère Jacky venait d'arriver de Paris, ainsi que ma nièce Anne et sa famille, qui partent bientôt en poste à Mayotte...
Longue route silencieuse et pensive dans la chaleur orageuse de l'après-midi, pour ramener ma mère à Verneuil sur Avre, puis rentrer à Thiron-Gardais.
Peut-être ne sommes-nous, après tout, que le petit frémissement gravé dans le marbre d'un tilde suspendu sous deux noms, entre deux dates.