Journal de Nogent le Rotrou |
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ma vie dans le Perche
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Propos sur la
littérature et la peinture. |
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Entièrement pris dans le filet du monde, les études archiboldiennes de Bolaño, la déclaration d'impôts,
les répétitions de théâtre, les cours et autres conseils de classe de fin d'année, le jardin explosif,
la pelouse envahie cette année par le trèfle, les parties de croquet avec mes filles, la préparation du comice agricole
de Thiron-Gardais où mes filles veulent participer au vide-grenier et voir tous les animaux du Perche et
tout le reste, y compris Victor (notre nouveau maire, le plus jeune du département) traire les vaches avec le
Conseiller Général,
quelques invitations par çi par là, il ne me reste aucun temps, sinon celui du ciel.
Le linge et la vaisselle attendent dans leur machine à laver respectives, le courrier s'amoncelle sur la table et sur mon disque dur, les pensées et les sensations s'envolent au fur et à mesure qu'elles apparaissent. Tout juste si je pense à me coucher et dormir et manger autre chose que les légumes cuits qui sont dans le frigo et tremper des tartines de pain dur dans de grands bols de café. Ce que la radio me délivre dans la voiture, m'assure que tout va mal et pourtant tout continue, comme si de rien n'était et que tout tournait, finalement, bien rond. J'ai pensé dans la journée, parce que mon collège ZEP va ouvrir une section équitation à la prochaine rentrée, que la vie pouvait être vue aussi comme une partie de petits chevaux, entamée il y a bien longtemps déjà avec mes frères, quand nous étions tous encore à Bérou la Mulotière. Et je vis comme dans un rêve où je serais condamné à lancer éternellement le même dé, ne sachant ni où faire avancer mes chevaux, ni où est l'écurie. Mais n'arrivant pas aujourd'hui, sachant bien même que je perdrai la partie, à la prendre au sérieux. |