2004 | JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web |
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mardi 29 novembre 2005 | dernière page | Avant dernière page |
Lavinia Fontana, une femme peintre... qui mène à d'autres... Née d'un père peintre (Prospéro Fontana) à Bologne en 1552, après avoir étudié la peinture avec lui, elle fut traîtée comme l'aurait été un fils, elle décide de se lancer seule et de faire sa propre carrière. Bon, d'accord, il y avait déjà eu des femmes qui peignaient, enfermées dans une cour ou dans un couvent, et passant leur vie à faire de gentils portraits. Mais avec elle, cela ne se passe pas comme d'habitude. À 25 ans, elle épouse un peintre (Severo Zappi, Gian Paolo Zappi) qui arrête sa carrière pour travailler avec elle et devenir son assistant. (d'habitude c'est plutôt le contraire, ne n'est pas Josephine Nisivon H. qui va me contredire). Elle lui laissera faire quelques fonds de ses peintures pour lui faire plaisir... mais il l'aidera aussi beaucoup en s'occupant entre autre des enfants et de l'intendance de la maison... (Ouf ! Il existe des mecs sympas quand même, même à cette époque-là !) |
Et chose peu courante
non plus, elle fait non seulement des portraits (comme on l'attendait d'une femme à cette
époque je le répète)
si réussis et appréciés, même si elle reste maniériste comme son père, que tout le fin grattin
universitaire ou noble du coin défilera dans son atelier pendant 20 ans,
mais n'ayant pas froid aux yeux, elle se lance dans un domaine ultra réservé aux hommes : celui des
scenes religieuses, mythologiques, autels et rétables,
et même dans les nus qu'ils soient masculins ou féminins. Le monde à l'envers je vous dis ! Qui c'est celle-là et pour qui se prend-elle ? C'est Lavinia Fontana, première femme à s'assumer comme femme et comme peintre, se vivant comme une artiste à part entière. Et elle réussit si bien, qu'à l'âge de 52 ans, le Pape Clement VIII l'engage à Rome comme portraitiste, où elle recevra honneurs et médailles et sera la première femme a avoir de grandes commandes publiques et à être élue à l'Académie romaine. Un peu comme Yourcenar pour l'Académie Française : une première historique. |
On imagine et on admire
son engagement à son art et on se dit
qu'elle a du y sacrifier tout le reste de sa vie de femme. Erreur ! Car on sait qu'elle prit
le temps quand même de faire 11 enfants ! (faut les faire !, ça représente quand même, rien qu'en gestation,
99 mois de grossesse soit un peu plus de 8 années ! ce n'est pas rien. Je ne compte pas les mois d'allaitement et le
reste qui ne fait que commencer à la naissance...) Seuls
3 étaient encore vivants quand elle mourut à Rome en 1614, à l'âge de 62 ans. Il reste d'elle 6 peintures aux Etats Unis, et 135 ailleurs, 32 étant authentifiables avec certitude, portant sa signature. C'est le plus grand corpus de peinture connu pour une femme avant le XVIII ème siècle ! Son autoportrait (Autoportrait au clavicorde, accompagnée de sa servante)et qui date de 1577 ou 78, elle a 25 ans, nous montre en plus qu'elle est belle et qu'elle est musicienne ! Lavinia Fontana pose le problème des femmes dans la peinture. Si on cherche bien il y en eu quelques-unes de célèbres (en leur temps, car passées aux oubliettes par la suite) dès le XVIè siècle. |
" Ainsi Sofonisba Anguissola, née à Crémone (Italie) vers 1532, servit le roi
et la reine d'Espagne ; le peintre flamand Van Dyck fit son portrait
alors qu'elle était âgée de 96 ans. Artemisia Gentileschi (Rome 1593 - Naples v. 1652),
autre artiste connue, la rencontra probablement alors qu'elle avait déjà bien entamé
sa carrière. On peut aussi penser à Lavinia Fontana et Elisabetta Sirani, toutes
deux bolonaises ; à Catharina van Hemessen, qui travaille en Flandres au XVIe siècle ;
à la Hollandaise Judith Leyster ; à l'Allemande Angelica Kauffmann, à la Française
Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun… Ce ne sont que quelques exemples." cet extrait est le début d'une conférence plus que passionnante de Pascale Beaudet, historienne et critique d'art, sur l'une d'entre elles, précédemment citées : " Artemisia Gentileschi, artiste peintre et femme libre " , que l'on voit ici peinte par un inconnu vers 1615, conférence en ligne et illustrée à lire toutes affaires cessantes ou à imprimer pour lire plus tard... Artemisia Gentileschi, qui a un site qui lui est entièrement consacré avec une somme de documents étonnante, comme par exemple l'ensemble de ses tableaux regroupés sur la même page... |
Demain, les peintures de Lavinia Fontana, pleines de perles et de beaux tissus, des portraits extraordinaires,
dont un plus que surprenant, celui que Vincent Cordebard m'avait envoyé un jour par mail, que j'avais oublié,
et que j'ai retrouvé dimanche,
en cherchant des tableaux pour mes élèves... Ah j'oubliais ! Clarapeix a accouché. C'est une petite fille qui s'appelle Myriam. Nouvelle pleine d'avenir, beaucoup plus légère que le procès retentissant d'Artemisia Gentileschi contre son professeur de perspective, qui l'avait violée alors qu'elle avait 18 ans et qui a valu au Caravage d'être poursuivi pour diffamation. Mais il est vrai que le tumultueux Le Caravage n'était pas à un procès près ! |