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Qui a vu Ouessant boit son sang
ou : en passant par la Lorraine... Mercredi 18 août 2010, Ouessant.
Je suis allé à Ouessant au salon du livre insulaire essentiellement pour revoir ces gens-là et je suis donc ravi. Le programme de la journée est chargé : - première conférence de Numér'ile pour laquelle F Bon, on comprend pourquoi, a été invité, - ouverture officielle du Salon dans la meilleure tradition bretonne, - remise des prix de cette année, - première lecture de Rabelais par François Bon (prévue à 18h30, quelque part au bord de l'eau et des rochers !) Mais cela ne nous empêchera pas de déguster une délicieuse sole bretonne d'abord pour prendre des forces.
Après s'être restauré à la "cantine" du Salon (où Hamid Mokaddem semble, loin de sa Calédonie, s'ennuyer à mourir, à moins qu'il ne continue à se demander la littérature océanienne francophone est-elle une littérature française ? !), écouté Youenn Guillanton très bon chanteur breton, la nuit tombe sur Ouessant. >
Mais nous ne la finirons qu'au petit matin dans un bar, après une discussion enflammée avec Denis Pouwara et Anne Bihan, ayant oublié, qu'il nous restait 5 km à faire dans la nuit et à vélo pour retrouver notre chambre !
Rien de mieux pour cracher nos poumons et éliminer le trop plein d'alcool !Le dicton ne dit-il pas "Qui a vu Ouessant boira son sang !" ? |
Vendredi 4 juin 2010, 21h, Beyrouth. Nous sommes invités (j'ai l'honneur et l'occasion de l'être grâce à mon frère Jany...) par et chez l'empereur du Nowheristan, Michel 1er (et le dernier), personnage haut en couleurs et en idées et aussi respecté que critiqué (moqué) par tous ceux qui le connaissent ou en ont entendu parlé. Mais au Liban et dans le monde arabe, et auprès de nombreuses personnalités du monde entier (puisqu'il les reçoit presque toutes lors de leur passage au Liban) , il est connu pour son parcours original et de nombreux adjectifs peuvent lui convenir ou lui coller à la peau, on ne peut pas dire moins quand on lit sa biographie ! En effet, de son vrai nom Michel Elefteriades, jeune grec libanais (il a juste 40 ans), qui parle six langues, peut être considéré (ou envisagé) comme un homme politique (très jeune militant rebelle et résistant, il fondera les MUR, Mouvements Unis de Résistance, groupe armé clandestin qui lui vaudra deux attentats à sa vie, et un exil en France puis à Cuba...), un homme d'affaire (riche, cela est incontestable), un producteur de musique et de spectacles (il possède à Beyrouth le Music Hall, plus grande salle de spectacle de Beyrouth où se sont produits de nombreux français) , un utopiste, un doux rêveur, un artiste (cinéaste, peintre, écrivain), un humoriste, ou tout simplement comme un "malade". Mais la raison d'être là ce soir (en rapport avec la présence de Michel Onfray qui est l'invité d'honneur de ce repas, quelques heures après sa conférence sur les utopies) est que Michel 1er a fondé (imaginé) le "Grand Empire du Nowheristan" (de nowhere, nulle part en anglais, mot formé lui-même de now, maintenant et de here, ici) dont il s'est autoproclamé le premier et dernier empereur. Cela semble une utopie, mais avec aujourd'hui à peu près 80.000 adeptes ou adhérents de par le monde. Attention, il ne s'agit pas d'une secte ou d'une religion, mais d'un projet que l'on pourrait dire social, politique, philosophique et... utopique. L'appartement, gigantesque loft sur deux étages (je n'en ai vu que deux...) est étonnant et digne d'intérêt. Il mériterait, par son originalité et tout ce qu'il rassemble, un beau livre à lui tout seul, qui avec les explications du Maître des lieux et une analyse sérieuse serait passionnant. Tableaux, collections des oeuvres de Michel Ier, décoration, mur des grands esprits de la planète... L'empereur est cool, intelligent, drôle, très sympathique et ne manque pas de charisme. ...
Je n'en crois pas mes yeux d'être là, un soir de 2011, en plein coeur d'une capitale et assister à ce qui ressemble à une cérémonie d'une autre époque.
Dans un article récent du Nouvel Observateur,(du 5 août 2010) on lisait (sous la plume de Dorane Vignando) que les nuits de Beyrouth étaient aujourd'hui parmi les plus chaudes de la planète, (Beyrouth, nouveau spot mondial de la fête ? Du moins, c'est le "New york Times" qui l'affirme...) comme si les gens voulaient oublier la guerre ("Ambivalente et secrète, boulimique et frondeuse, injuste et dépensière, Beyrouth rattrape le temps perdu."). Je ne suis pas d'accord : les Libanais font la fête comme si chaque nuit était la dernière, et que demain était fait d'on ne sait pas quoi ni de quel conflit entre qui et qui, comme si on savait ici, que demain était peut-être notre dernier jour. samedi 5 juin 2010, Beyrouth, 2h14 du matin. Beyrouth est toujours illuminée, la circulation est encore dense centre ville. Mon frère décide de me montrer une des boites de nuit les meilleures de Beyrouth, le Basement, dont il connaît bien le patron. Nous rentrerons très tard, imbibés de gin et bien gais, mais pas déçus du voyage ! les deux dernières photos que je fus en état de prendre sont celles du bar (prise à 2h26) et celle de la mosquée prise à travers le parebrise à 3h26. En cherchant les clefs de l'appartement mon frère me rappelle que nous devons partir dans quelques heures à Tripoli ! ....
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