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A chacun son premier janvier. ou : Qu'est-ce que c'est beau...quand même ! Couché à 5 heures du matin, lorsqu'en me levant trois heures plus tard, je jette un coup d'oeil à la fenêtre, je découvre que la neige a presque fini de fondre. Le paysage autour de la Chambrie est blanchi par le givre mais il pourrait l'être encore plus si le thermomètre n'avait pas déjà commencé à remonter. Belle occasion pour prendre les premières photos de l'année, un peu effrayé des chiffres de l'année passée (où le répertoire 2010 indique 15 329 photos, ce que je trouve étonnant quand je calcule que cela fait en moyenne 42 photos par jour). ![]() A cette époque j'étais en 4ème et j'habitais encore chez mes parents à Verneuil sur Avre. Aujourd'hui je suis à Thiron-Gardais à 54 km de Verneuil et j'y vis seul. ![]() ![]() On est dimanche 2 janvier 2011 quand j'écris cette page, 87 ans plus tard. A cette époque je n'existais pas bien sûr mais c'est cette année-là que naîtra ma mère, bien nécessaire pour en arriver là aujourd'hui. Mais elle est toujours à Verneuil sur Avre ! ![]() Ce jour-là, j'étais dans la pleine chaleur de porto-Novo au Bénin, et j'étais invité à déjeuner chez mon amie Monique R., en famille, avant de faire une longue balade à moto dans la brousse. ![]() ![]() On remarque qu'à 20 ans Flaubert met trois points d'exclamation à la suite, ce qu'on nous apprend à l'école être inutile !!! ![]() "Paris, vendredi 1er janvier 1982 : 1932-1982... Lu, choisi, photocopié, coupé, monté, dans la seule matinée d'hier, tous les Noëls, tous les derniers jours de décembre qui précèdent. Il faut aussi un grand effort physique. Achevé ce matin, le montage. Frappé par l'insignifiance, même anecdotique, de ces pages, où comme je le notais le 24 décembre 1951, conscient déjà de ce peu d'intérêt, je préparais les choix futurs." C'est un peu ce que je fais et pourrais me dire aujourd'hui... ![]() Un an plus tard, le 1er janvier 1961, elle écrira : "je vais me suicider dans très peu de temps. Je sens que j'arrive au bout. Tout me semble bouché. Plus d'extérieur ni d'intérieur.[...]" (elle se suicidera le 25 septembre 1972). ![]() ![]() Il se demandait où il serait l'année prochaine à la même heure quand l'eau se mit à bouillir. Il se leva et prit une tasse. Par la fenêtre il vit sur le rebord de la fenêtre le chat de la voisine qui mangeait le beurre des oiseaux et qui détourna un court instant sa tête vers lui. Pendant cette fraction de seconde, il lui sembla lire dans ses yeux comme un mélange de pitié ou de compassion. Il haussa les épaules et commença à remplir la tasse d'eau bouillante, en essayant de ne pas en mettre sur la nappe ni de se brûler, ce qui n'était pas évident, vu le bec verseur de la vieille casserole en verre qu'il avait récupérée lors du déménagement de sa mère pour la maison de retraite. Il leva la tête vers le paysage givré qui s'offrait à perte de vue à travers la fenêtre. Il ne put s'empêcher de penser : "qu'est-ce que c'est beau, quand même..." |