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Et alors ? dites-vous, quelques-uns et quelques-unes,
tu as laissé tomber le journal ? (pour Anne de Bretagne, Ana du Portugal, pour Carol de Rouen, Nadine et les autres). La réponse est NON, PAS DU TOUT, ne vous fiez pas aux apparences. Mais voilà, ma vie est très occupée et le temps assez rare pour faire mes pages. Voyage en Angleterre, voyage à Nice, visites à ma mère, vacances avec mes filles, opération d'un doigt (qui ne voulait plus se plier ni obéir à ma volonté, ce qui n'est pas commode pour taper sur un clavier et fait faire plein de fautes de frappe), et beaucoup de temps pris aussi pour écrire des articles pour une revue (Pays du Perche), entre autre un dossier sur l'abbaye de la Trappe (qui devrait sortir bientôt), une page sur Picabia pour une autre revue de La Loupe... et depuis plus d'un mois texte pour un catalogue qui sortira pour l'exposition de Thierry Alonso Gravleur au Musée de Nogent-Le-Rotrou, cet été (de mi-juin à fin septembre). Tout ceci m'a pris non seulement la tête mais aussi du temps et ravivé les doutes liés à l'écriture. Et ce n'est pas fini, puisque je me suis engagé pour juillet à faire une conférence sur les trous noirs ! En même temps une certaine immobilité active pour réfléchir, dépenser le moins d'argent possible, et lire. Lire, tous ces livres que j'ai achetés ces derniers mois et que je n'ai pas encore commencé pour certains, fini pour d'autres. Et bien sûr aussi, les hauts et les bas, les gens, les autres, avec des rapports parfois difficiles, des doutes, des regrets, des déceptions... Ceux qui manquent parce qu'ils ne sont pas là, ceux qui énervent parce qu'ils sont trop présents, et ce monde qui tourne la tête avec tous ses "évènements" à la con : le mariage princier, le pape, le tsunami, la centrale nucléaire, DSK arrêté, et je ne sais quoi encore... Il y a la télé, les journaux, les radios, mais aussi Internet, les blogs etc. Tout cela me fatigue, et lasse, parfois. La technologie et ses séductions, les blogs... : je trouve tout cela futile et prétentieux. Cela me passionne moins qu'avant. Je suis moins préoccupé par l'avenir. Quel avenir ? demain ? le mois prochain ? dans 10 ans ? Dans 100 ans, dans mille ans ? Quels arguments sont en ma possession pour l'imaginer, l'inventer ou le préférer comme çi ou comme ça ? L'homme n'aura que ce qu'il mérite selon ce qu'il fera ou pas, laissera faire ou pas (Indignez-vous ?). Aujourd'hui suffit amplement. Je vois tellement de gens gueuler, être mal, trouver les responsables et les boucs émissaires (bien utiles), surtout quand on ne va pas voter, même pour son maire ou son canton ! Je ralentis. Je suis plus intéressé aujourd'hui, et pris, par et dans mon présent, et le présent en général, que par le futur. Le futur, il suffit d'ouvrir les yeux et il ne faut pas être trop malin pour deviner ce qu'il sera. Il est déjà trop tard pour beaucoup de choses, et pour espérer revenir en arrière. L'homme s'est planté. Point. Il n'a pas donné ce qu'on aurait pu imaginer qu'il fasse avec sa supposée intelligence et ses prétendues connaissances. Alors qu'on lise des livres sur des petits écrans plats (trop chers pour moi de toute façon) ou sur un vieux livre de poche ne change pas grand chose pour moi. Pour l'instant pas vu la différence de contenu ni l'apparition d'une littérature meilleure, d'un style et d'un contenu qui n'auraient pas été possibles sur papier (par contre, vu beaucoup de choses qui n'auraient pas été vues avant car refusées par les éditeurs). Le résultat est que tout le monde se prend pour un écrivain, un photographe, un vidéaste et je ne sais quoi d'autre. C'est tout. Cela ne me dérange bien sûr pas du tout (par contre cela me fait rire !). Chacun croit ce qu'il veut. Rendez-vous dans 50 ans : on verra bien ce qu'il restera de ce qui a été écrit sur les millions de blogs... Selon moi ils sont destinés à disparaître (sont déjà pour la plupart fatigués et fatiguants). A chacun son tri et son petit déjeuner. Il y avait déjà suffisamment de merdes sur papier, la différence est que maintenant il faut rajouter celles du numérique !. Tant qu'on ne m'oblige à applaudir...cela ne me dérange pas. Je continue chaque jour quand même à être ébahi des performances d'Internet, et de l'utiliser (documents, recherches, bases de données...). C'est ce que je trouve profitable et formidable. Mais si je parle non pas de la publication ou de l'édition, de la visibilité, de la facilité technique, de la performance technique... MAIS uniquement de la Création avec un grand C, le résultat est à mes yeux, au vu de presque une dizaine d'années, assez décevant. Pas plus de vraies belles réussites dans le numérique que dans une vraie galerie ou une vraie librairie... La qualité est rare, des idées vraiment nouvelles et enthousiasmantes ? Assez peu. Sale début de siècle ! Des artistes valables il y en a certes aussi bien devant leur toile traditionnelle que devant leur écran. Ce que je veux dire, c'est-à-dire ce que je pense, c'est que le numérique, même s'il permet de faire des choses qu'on ne pouvait pas faire avant, n'a pas encore trouvé son Bacon, Velasquez, ni son Kafka, Rabelais ni son Orson Welles ni son Renoir. Je commence depuis plus de dix ans, à me fatiguer d'attendre. Cela, après tout, viendra peut-être un jour... Il n'y a en soi aucune raison de désespérer. Et puis, il reste encore les livres de papier, que je lis et relis, et qui m'emplissent et me satisfont amplement. Lectures du moment : Murray, Handke (Hier en chemin), une biographie de Nicolas de Staël, une histoire des religions (celle de Lenoir en livre de poche), et le dernier livre de Stephen Hawkings avec sa nouvelle théorie de l'Univers. En ce qui concerne ce journal, j'y reviens. Tous ces mois d'été, je vais le remplir et travailler à sa refonte complète. Il sera en spip avec un rss, fil d'Ariane, calendrier, moteur de recherche et tout le blabla dans le jargon des spécialistes. Il a en effet été choisi comme sujet d'étude et de mémoire à l'Université de Caen pour des étudiants en licence de webmaster, avec pour objectif sa refonte totale avec une autre architecture. Quelqu'un y travaille depuis deux mois et j'ai dû accepter en échange une formation pour pouvoir gérer seul la nouvelle mouture. Beaucoup de travail en perspective, donc, pour juillet et août, la date de mise en ligne ayant été décidée au premier septembre. En attendant je compte écrire les nombreuses pages que j'appelle dans ma tête "en retard". Patience ! Avec l'âge, de nouvelles règles s'imposent : une heure de jardinage chaque jour, répondre aussitôt à chaque courrier, "être à jour". J'essaie. |