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Exemple de ce que l'on peut dire qu'on a vu
lors d'un vernissage, images à l'appui. ou : l'homme qui joue avec les dés Il ne faut donc pas considérer cette page comme une critique du travail exposé de Jean Cerezal-Callizo ainsi que celui qui est en cours à la Galerie In Situ (que j'appelais jusque là Galerie 7) à Nogent-Le-Rotrou. Au passage, il va falloir que j' éclaircisse ce problème d'appellation qui me trouble à chaque fois, comme samedi matin sur le marché. - Tu vas au vernissage ce soir ? - où ça ? - à la galerie 7 - oui.. à la galerie In situ c'est ça ? - ben tu sais bien... à Label Friche ! Dans ma tête rien n'était clair : j'avais pour information un carton parlant d' "un projet photographique participatif" intitulé "Le Carré des Anges" avec deux vernissages annoncés.
J'étais donc très impatient de voir ce que Jean Cerezal-Callizo faisait avec ses dés et comment il allait nous les montrer, et je me pointais donc, comme d'habitude à l'heure voire en avance, à ma galerie nogentaise préférée (de toute façon il n'y en a pas d'autre digne de ce nom) samedi 7 janvier 2012, 18 heures, à Nogent-Le-Rotrou. Impatient de voir ma première exposition de l'année ! Je n'étais pas le seul ! Je m'attendais à voir des dés partout, du sol au plafond.. Et bien non.
C'est peut-être idiot ce que je vais dire, mais ça m'a plu. C'était tout simplement beau. Ça se voit sur mes photos en couleur et non retouchées. Ce truc là, je le sentais bien. J'aurais pu repartir, ça me suffisait pour la journée. Pour un photographe, la présence d'un miroir est bien sûr une aubaine et prétexte à tous les jeux possibles Photo de l'artiste enlevant les poussières sur le reflet de la photo d'une poussière prise au microscope... .. Après avoir dispersé les petites pâtes à coller, il commença à fixer dessus les dés, parfois aidé par des enfants qui visiblement n'ont pas résisté à ce qui leur semblait un jeu rigolo. Travail horizontal qui se reflétait en même temps au plafond, mais qui photo retournée transforme le plan des dés en rideau vertical... Les dés se transformant à cause de la vitrine en gros flocons de neige... Extraits et exemples : L'artiste est assailli de questions. Pourquoi faire ça ? D'où vient cette idée ? Il répond sans peine, parle de lui, de son parcours et de son travail avec facilité. Les gens commencent à partir et la galerie se vider... Mais c'est alors que Jean Cerezal-Callizo décide de soulever le Carré des Anges pour le poser sur un petit moteur qui le fera tourner.
Quand je suis parti, ça tournait aussi dans ma tête. Dans la voiture et dans la nuit, en pensant qu'Einstein disait que Dieu ne jouait pas aux dés et que certains de ces enfants étaient peut-être déjà morts, je devins même un peu triste. Je retombais sur mes sensations et mon idée de départ. Le travail de Jean Cerezal-Callizo, qui se fait autour du souvenir, de la mémoire, de la dématérialisation des corps, des traces de ce qui reste des vivants au fil du temps, peuplé de fantômes et de visions, de restes et de poussières (même vues au microscope), est un travail artistique certes, mais surtout métaphysique. Plus tard, en buvant un grand vin chaud, je me suis promis de chercher des photos de mes filles quand elles avaient moins de douze ans. Ce qui ne fait pas si longtemps que cela, me rassurais-je un peu facilement. |