Chaud devant...
ou : l'année 2012 sera exceptionnelle ou ne sera pas. ou : Black and white in color C'est une évidence, au train où vont les choses, ça ne peut que s'accentuer, pour ne pas dire empirer. Ce n'est pas nouveau, ce n'est même pas un train, c'est toute l'histoire de l'homme. On est passé du latin in-pejorare (in- marquant le renforcement, et pejorare signifiant aggraver), à pire. - C'est grave docteur ? - Non, c'est pire. 
Seulement voilà, le pire n'est pas forcément toujours le plus mauvais. Il couvre un spectre allant de l'infâme et du chaos jusqu'au noble et à l'harmonie. On sait de quoi l'homme fut capable dans le passé, j'ai confiance en lui pour qu'il nous surprenne encore ! Cette année sera je pense exceptionnelle. Ceux qui galèrent financièrement vont galérer plus, ceux qui sont riches seront encore plus riches, ceux qui espèrent vont avoir de quoi espérer plus, ceux qui ne sont pas satisfaits le seront encore plus. Ceux qui se moquent de vous dans les journaux ou à la télévision se moqueront encore plus (et mieux) de vous. Jusqu'en mai le spectacle est assuré, le pire qui soit sans doute. On aura du "jamais-vu". Les indignés, les résistants, les vigilants le seront encore plus. En attendant, comment commencer l'année mieux qu'en se réjouissant de la Légion d'honneur accordée à Stone et Charden ? Et puis quand même, en 2012 on verra les Jeux Olympiques, les législatives, l'élection présidentielle américaine, les soldes, les vacances d'été... et la fin de la crise, bien sûr ! Ça ne vous suffit pas ?  Difficile de croire que quelque chose soit encore possible. On n'est plus en 68 et je n'ai plus 20 ans. Mais comme Bergounioux le dit à la radio à Laure Adler, "je suis encore irritable". Je le regrette souvent, car cela est désagréable. Les statistiques sont formidables. Un milliard de personnes dans le monde disposent pour vivre de moins d'un dollar par jour, presque 30 % des Français déclarent "souffrir de solitude". Je viens de passer les fêtes et de changer d'année comme tout le monde. Je n'ai rien senti de spécial. Et pourtant tout m'a traversé en couleurs, avec des amis, des enfants, des rires et des tristesses (j'ai beaucoup pensé à ceux qui sont dans un lit, malades et seuls). Il y a eu des pots en terrasse, des invitations au restaurant, des marches dans le froid et la pluie, le vrac du quotidien, parfois me sentant trop seul aussi, au mauvais moment, dans un état bronchiteux et de fatigue, la tête pleine de questions sans réponses. S'il n'y avait pas les photos, j'aurais presque déjà sans doute tout oublié.
Je ne pense rien, ne fais plus que sentir, et c'est déjà hier. Je suis là ce soir, et j'attends ce qui m'attend et que j'ignore. Mais j'en suis sûr : 2012 sera une année exceptionnelle. |
