page précédente(à chacun sa croix) lundi 29 juin 2015 page suivante (le malheur de la question) retour au menu
La grande bellezza (La grande Beauté)
ou : J'ai passé un mois de juin formidable.

Un peu plus d'un mois sans nouvelle page ne veut pas dire que je n'ai plus rien à dire ou à raconter ou à faire partager, ni que ma vie soit particulièrement morne ou triste.
Pas du tout : c'est simplement que j'ai préféré faire autre chose que de m'arrêter pour faire une page, et que je n'en n'ai pas eu particulièrement envie.


Mes efforts dans le jardin et la cour depuis trois ans pour cultiver des roses trémières sont couronnés de succès. Je suis enfin envahi par ces géantes rouges et cela me ravit. Je les arrose midi et soir.
J'attends avec impatience où va fleurir le pied aux fleurs presque noires.
Les roses et les blanches ont déjà commencé à fleurir.
J'accompagne avec tendresse la dégradation lente et magnifique des dernières pivoines de mon jardin.
... 

Fin mai j'ai fêté mes 66 ans. C'est la première fois que je déjeunais dehors cette année, avec des convives allant de 16 ans à 87 ans. De quoi méditer une fois de plus sur les transformations silencieuses dont parle François Jullien.
" Grandir - nous ne voyons pas grandir : les arbres, les enfants. Seulement , un jour, quand on les revoit, on est surpris de ce que le tronc est devenu déjà si massif ou de ce que l'enfant désormais nous vient à l'épaule.
...
 
Vieillir : nous ne nous voyons pas vieillir. Non seulement parce que nous vieillisons sans cesse et que ce vieillissement est trop progressif et continu pour saillir à la vue ; mais également parce que c'est tout en nous qui vieillit. [...] Or, parce que c'est tout qui se modifie, que rien n'en est isolable, ce manifeste en devenir, et même étalé sous nos yeux, ne se voit pas.
{...}" silencieux " est plus juste, en effet, qu'invisible, à cet égard, ou plutôt en dit plus. car non seulement cette transformation en cours, on ne la perçoit pas, mais elle opère elle-même sans crier gare, sans alerter, " en silence " : sans se faire remarquer et comme indépendamment de nous ; sans vouloir nous déranger, dirait-on, alors même que c'est en nous qu'elle fait son chemin jusqu'à nous détruire."

Lundi 8 juin, Arpajon Ma fille Charlotte a joué avec sa classe de théâtre Pinocchio de Joël Pommerat

10 juin, Paris
à la limite du syndrome de Stendhal (dit aussi syndrome de Florence)

Velasquez, Poussin et musique contemporaine américaine (Basilique de Saint Denis).
(Après Le canyon de Philip Glass (1988), deux oeuvres en création française ce soir-là, de deux compositeurs américains très prometteurs au parcours déjà étonnant :
-Nico Muhly (34 ans, une gueule d'ange, a travaillé d'abord avec Philip Glass, la chanteuse Björk et le groupe Antony and the Johnsons,
-Bryce Dessner (39 ans, tête rigolote, a écrit entre autre pour le Kronos quartet (je vous conseille le CD titré Aheym dont on peut voir et écouter un extrait ici).
Ce que l'on a entendu d'eux ce soir était purement... formidable !

Je m'étais donné un mois. Je l'ai pris ! Atelier de Béatrice remis à neuf.

Et puis et puis...
Et puis, non soutitré on entend Jef Gambardella redire tout souriant : Bla Bla Bla...
Mon mois de juin fut aussi tout souriant. Bla Bla Bla...