2004 | JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web |
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lundi 6 juin 2005 | Hier | Avant hier |
J'avais terminé ma page de samedi par : "Je suis bête. Je devrais être heureux, dans 100 cent jours, le lundi 5 septembre, il n'y aura plus de chômage en France ! C'est le Ministre qui l'a dit, alors..." C'était bien sûr pour rire et rester dérisoire... Un lecteur attentif et qui sait combien je suis sensible aux mots et peux pinailler sur ce qui a été vraiment dit ou pas, me fait remarquer, et je l'en remercie, que ce n'est pas ce qu'a dit le ministre en question. Alors corrigeons et soyons honnête. |
Dominique de VILLEPIN a annoncé devant les sénateurs de la majorité qu'il « se donne 100 jours », d'ici au mois de septembre, « pour rendre confiance aux Français ». Le Premier ministre « a pris conscience de la difficulté de l'enjeu et du fait que c'est un gigantesque effort » de redresser la situation, « dont on ne sait pas si on va pouvoir le mener à terme dans les deux ans qui viennent », d'ici à la présidentielle de 2007. |
C'est clair ? pour moi ça ne change pas grand chose sur le fond : je n'ai pas jamais eu confiance en ce type, et peux parier que je n'aurais pas plus confiance en lui dans 100 cent jours, qu'aujourd'hui, et ne compte pas sur lui pour quoique ce soit. Je ne lui ai rien demandé, et n'aurais pas voté NON pour qu'il devienne Premier Ministre et continue la politique chiraquienne, (si jamais cette expression a un sens). |
Une lectrice fidèle m'avait répondu
aussi, oh combien finement, je m'en rends compte maintenant :
"Mais n'oublions pas qu'après les cent jours, il y a
Waterloo !" . Je n'avais pas "tilté" sur le coup il faut le dire, à part bien sûr de penser moi aussi que
c'était voué au fiasco. Mais ce soir en rentrant du collège,
je trouve un autre mail (du premier lecteur attentif) qui me précise : " Villepin faisait allusion à son propre livre : Les Cent-Jours ou l'esprit de sacrifice, publié en février 2001 chez Perrin, alors qu'il était Secrétaire général de la Présidence de la République. Ça change tout bien sûr ! Tour du net fait, je n'ai pas lu le livre, le livre semble sérieux et bien documenté, et deux critiques retiennent mon attention. |
- Une de Jean-Noël Jeannenet : "Un beau livre, qui surplombe de haut les butors et les girouettes" - L'autre de Daniel Rondeau dans l'Express : "Évoquer avec un tel brio ce qui a été sublime, de l'endroit où il se tient -son bureau de secrétaire général de l'Elysée- c'est la verveine qu'a trouvée Villepin, en écrivain, pour faire passer ce qu'il pensait de notre temps et de son camp". |
On connaît l'histoire : Ça commence quand Napoléon à l'Ile d'Elbe médite sur sa chute avant de tenter le pari fou du retour. " Le 1er mars 1815 commence l'extraordinaire aventure du vol de l'Aigle. De clocher en clocher, acclamé par le peuple et l'armée, l'Empereur reconquiert son trône sans tirer un coup de fusil. Mais déjà le piège se referme : l'Europe le condamne et les notables s'éloignent. Entre une dictature aux relents révolutionnaires et un pacte libéral, il hésite avant de donner une constitution qui ne satisfait personne puisqu'elle lui aliène le peuple sans lui rallier les élites. Seul, dépouillé de son mystère impérial, Napoléon joue le tout pour le tout en s'en remettant au verdict du champ de bataille. Ouverte en fanfare, la titanesque campagne de Belgique trouve son dénouement cruel à Waterloo. Devant la fronde parlementaire, l'Aigle fait le choix du sacrifice et s'éloigne vers Sainte-Hélène tandis que Fouché et Talleyrand, "le vice et le crime", scellent leur alliance pour s'emparer du pouvoir au prix d'un marché de dupes. L'épopée s'achève en tragédie." |
Villepin connaît donc parfaitement les ingrédients de cette histoire : - un violent affrontement entre antagonistes aux intérêts multiples, - la nécessité pour l'Empereur de paraître libéral et pacifique, rôle joué à « contre emploi », - les antinomies et l'insuccès de sa réforme des institutions, - l'influence et les ambitions de certaines personnalités (Benjamin Constant, Carnot, Fouché, Talleyrand...) - le rôle joué par certaines catégories socio-politiques (armée, paysans, notables, nantis, royalistes...) - et par certaines puissances étrangères (qui ont formé une nouvelle coalition). Il sait que tout cela se termine par le désastre sanglant de Waterloo, où l'Empereur et son entourage ont perdu leur maestria, par un échec terrible aussi bien politique que militaire. |
S'il pense à ces Cent jours dans sa position aujourd'hui,
on peut dire qu'il a de l'ambition et de l'orgueil, qu'il n'est pas con, et qu'il sait déjà comment cela va se terminer.
(Sarkosy a déjà annoncé qu'il n'irait pas jusqu'au bout et qu'il partirait en 2006). Par contre, il sait très bien aussi combien cet épisode a aussi servi à faire entrer Napoléon dans une légende glorieuse, qui continue de peupler les têtes. Sa référence à cette période et à son livre, nous indiquerait alors qu'il sait très bien où on en est, qu'il ne croit pas à la tâche qu'il a acceptée, qu'il devine par quel Waterloo (pour la droite) cela va se terminer. En quelque sorte, il indique, que comme Napoléon, (quelle identification), il se sacrifie. Il sait qu'il retrouvera l'exil. (souhaitons-lui qu'il soit plus doré quand même que ne fut celui de Sainte-Hélène, mais bon, on ne se tracasse pas trop quand même). |
- Et ben dis donc, tu connais la dernière ? Sarkosy a eu sa Bérésina,
Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin aura son Waterloo ! " Morne plaine" avait écrit Victor Hugo ! " Merde !" avait dit Cambronne.(euphémisme, car plusieurs témoins ont déclaré : "Cambronne a dit aux Anglais d'aller se faire f.....!") - Oui, mais tu sais, on attendait Grouchy, c'était Blücher !... |