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Lundi 8 octobre 2007 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
Jacques Berland a tout son temps. (no1)...................................
........................;(no2), (no3) Un peintre mal connu, mais le temps fera son affaire... Je le découvre grâce à une exposition à la grange aux dîmes de l'abbaye de Thiron-Gardais, notre Centre Culturel à nous. C'est une exposition de dessins, la plupart faits au crayon à papier, pas tous, il y a quelques sanguines. Sur le papier, manière de dire, ça ne paie pas de mine, ni sur l'affiche. Bof, un mec du coin... Grave erreur. Profitez-en, vous serez sinon inexcusable : l'exposition dure jusqu'en janvier. Travail qui n'a pas besoin de commentaires : Bien sûr le Conseiller Général, notre grand financier à nous, dit son plaisir d'être là, et Martine Berland-Hulej, la belle-soeur du peintre, essaie de nous le présenter. C'est elle qui se bat depuis sa mort pour faire connaître son travail. Enlevez-vous tout de suite de la tête que Jacques Berland fut ce qu'on appelle, souvent d'une manière péjorative, un " peintre régional ". Comme d'habitude, ce n'est pas au vernissage, où j'avais emmené mes filles et ma voisine, qu'on voit le travail. On est là pour dire que ça nous intéresse. On sait qu'on reviendra pour regarder, un autre jour, aune autre fois... Jacques Berland est né dans le coin. Oui. Sa géographie de départ est ici. Il est né en 1918 à Pré-Saint-Évroult, mais passe sa jeunesse à Chassant, où ses parents cultivateurs tiennent la ferme du Buisson jusqu’en 1939. Ils s’installent par la suite à Combres. Jacques Berland suit de brillantes études secondaires à Nogent-le-Rotrou, puis à l’École d’Agriculture de Nermont (Châteaudun) qu’il quitte en 1935 avec les félicitations de tous ses professeurs. Il épouse alors la profession paternelle. Il est destiné à succéder à son père, à la ferme. On ne se rend pas compte, comme ça sur la carte détaillée de ce coin eurélien où je vis. Mais tout cela se joue sur 50 km. Pré-Saint-Évroult, ça donne ça vu d'avion : Dès l'âge de huit ans on dit qu'il était déjà attiré par le dessin et la peinture. Manière peut-être de changer d'espace... Il fait, en pension, de très brillantes études. Il revient à la ferme, mais sans doute, ne s'y plaît-il pas trop, puisqu'il devance (il a 20 ans) l’appel en avril 1938 et participe dans la DCA au début de la Seconde Guerre mondiale. Le 17 juin 1940 il est fait prisonnier en Allemagne. Il est de retour dans le Perche le 1 er mai 1945. Mais il n'a pas perdu son temps : il a rencontré Marie Laurencin, sa marraine de guerre, qui l'encourage et lui remonte le moral. Il profite de sa détention pour peindre et dessiner, et dit-on, parfaire le latin, l'espagnol, sa connaissance de la littérature et de l'histoire de l'art. Elle lui conseille aussi à poursuivre aussi ses études quand il sera rentré. Ce qu'il fera puisque dès 1947 et pendant 5 ans, jusqu'en 1953, il suivra les cours de l'École des Beaux-Arts de Paris, àlors qu'elle vient de passer, l'année précédente, sous la direction de Jean Souverbie, pendant qu'en même temps, il sera auditeur à l'école du Louvre de 1949 à 52. Les dessins montrés à Thiron-Gardais se situent juste là, entre 1945 et 46 avant son départ pour Paris De la ferme de ses parents à Combres (La Mazure) il explore les environs avec sa bicyclette. Pendant ces deux années Jacques Berland parcourt la région et dessine tous les villages et paysages du coin. Mais voilà, quel coup de crayon ! Il décortique, résume exactement le Perche et ses villages, en allant aux lignes essentielles. Le plus étonnant est pour moi comment il arrive à rendre compte de la végétation, de la silhouette des arbres, de la matières des haies, des meules...Tout le Perche thironnais est là, dans son essence. Je n'en donnerai que quelques aperçus ou extraits : Il a 30 ans. Il veut étudier, étudier encore. |