J'ai vin , vague à l'âme avec Post Scriptum,
ou : quand quelques minutes peuvent devenir siècles.
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- J'ai parfois peur, tu sais...
- Ce qui vient comme ça, sans prévenir , sans raison apparente...c'est de ça que tu parles ?
Ce n'est pas de la peur ça...
- Non, parce quand j'y pense, aujourd'hui je n'ai plus peur de rien...
- Faut savoir, c'est toi qui commences par dire que tu as peur ! Comment discuter avec toi dans ces conditions ? |
-C'était bizarre cette exposition de photos. -
Pourquoi bizarre ? C'était Nogent le Rotrou, tu sais...
- Le public n'était pas le même que celui des expositions de peintures. Plus jeune, plus branché et intello, bien fringué...
- Bof...
- Mais ils regardaient attentivement les photos et restaient devant un certain temps...Plus que devant les peintures...
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- J'ai parfois l'impression d'avoir tourné en rond toute ma vie,
mais en faisant des ronds de plus en plus grands...
- Ce n'est déjà pas mal. Y'en a qui me donnent l'impression d'avoir jamais commencé à tourner...
- Mais j'ai l'impression maintenant ne plus pouvoir augmenter le diamètre...
- C'est l'âge, tu vas passer de centrifuge à centripète...
- Dommage alors, fini l'ouverture...
- mais non, au contraire, tu te rapproches du centre
- aspiré par le trou noir, c'est ça ?
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- Pour faire les nuages il faut des milliards de milliards de microscopiques
gouttes d'eau
- Oui, je sais, et alors ?
- Je me sens parfois une de ces milliards de microgouttes anonymes...
- C'est déjà ça !
- ?
- De se sentir quelque chose !
- D'autres fois, je suis un grain de poussière du vent qui pousse les dust balls...
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- J'ai eu à certaines époques besoin de beaucoup d'amour, et j'ai aimé comme un fou...
- Ben alors, de quoi tu te plains ? Tu as de la chance !
- Mais aujourd'hui je serais incapable d'en recevoir autant, cela m'insupporterait...
- Et alors, où est le problème ?
- C'est que parfois j'aimerais bien encore pouvoir aimer, comme avant...
- Entre nous, je ne te le souhaite pas, tu es le premier à le dire, tu ne supporterais pas.
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- je viens de lire :
Agir, écrire de Pierre Bergounioux. Beau titre et qui fait réfléchir...
- C'est quoi pour toi écrire, aujourd'hui ?
- Je n'en sais rien. Mais cela se passe la nuit, tard, quand je veille et que quelque chose m'empêche d'aller me coucher.
Tout se passe comme si je devais veiller sur la nuit. J'éntends tranquillement le monde
qui bruisse et hurle en même temps. Quelquefois, un objet non identifié passe. Je le mets sur une feuille.
C'est une phrase. Quelquefois plusieurs en profitent pour venir en même temps et s'alignent. Quelquefois c'est le silence.
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- J'ai toujours aimé les histoires et les images.
Elles seules ont peuplé et rempli ma vie les 13 ou 14 premières années de ma vie où j'étais fasciné par la télévision, les
bandes dessinées et les revues illustrées. Il a fallu un grand hasard pour que je découvre tardivement
que dans les pages noircies de mots d'un livre il y avait aussi des histoires, mais qu'il fallait lire d'abord pour se les
faire dans sa tête et qu'elles vous remplissent aussi d'images, et que dans ces histoires-là vous étiez beaucoup plus
partie prenante et agissante que dans celles que l'on vous livrait avec les images toutes faites.
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Il y a du bon aussi dans ces week-ends pluvieux et gris comme le Perche sait en faire.
On reste bien au chaud chez soi où il y a de la buée sur les carreaux. De temps en temps on l'essuie avec
un coin de torchon et l'on regarde la campagne qui n'en finit pas de perdre ses feuilles. On revient alors sur ses copies pendant que les enfants font leurs devoirs. Et l'on est content
à l'idée d'aller manger chez la voisine ce soir de la purée faite maison, et des crêpes.
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P.S. :
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