2004 | JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web |
|||||||||||
2005 | ||||||||||||
2006 | ||||||||||||
Pages originales - Tableaux choisis - Peintures de chiens - L'Atelier de Bazille - Saint-Simon - Portraits de Rabelais - Lectures - Femmes d'Alger ... de Delacroix- - André Mare - Raymond Hains - Émile Friant - Joséphine Nivison H - Antoine Chintreuil - Lavinia Fontana - Camille Gaté - |
Mardi 21 juin 2005 | Hier | Avant hier |
What a bled le jour de la musique ! Cette page est dédiée à Jacques Bon, amateur de pianos et incollable sur le sujet devant l'Èternel et dont j'adore "la petite buvette". Nogent le Rotrou fut célèbre au début du siècle dernier pour une fabrique de pianos automatiques : les pianos des frères Magnan. Faut voir les choses en face : qu'est-ce qui peut bien décider deux frères nogentais, Céleste et Camille Magnan, à ouvrir une usine de pianos à Nogent le Rotrou en 1905 quand ils ont 23 et 19 ans et un père, né à la Gaudaine, (je viens d'acheter une maison sur la route de Thiron à la Gaudaine), maître d'hôtel à l'Hôtel de la Boule verte (j'ai oublié dire d'ailleurs que je ne vais plus à la Boule Verte car son patron m'a vraiment mal traité, et comme tout client normal je n'accepte pas qu'on puisse me maltraiter ainsi)
À part peut-être que, puisque tous les cafés, bars, restaurants de l'époque avaient (louaient en fait)
un piano automatique qui fonctionnait, une fois la pièce mise dans la fente, avec une manivelle, pourquoi ne pas
les fabriquer et les louer aux autres ?
Ça se comprend : lors de la guerre de 14, la fabrication des pianos fut suspendue, et l'usine ne fut plus
qu'une scierie pour faire des caisses à munitions !
On restait donc dans la musique, mais plus tout à fait la même ! (vous connaissez sans doute la devinette
: quelle est la différence entre une guitare et
une guitare électrique ? La même qu'entre une chaise et une chaise électrique !)
Je tiens, sur demande, et pour puristes uniquement, la notice de réglage du cylindre interchangeable.
Il y a sept commandements. Je veux bien vous en donner deux : |
Sur la 3ème photo on voit les "pointeurs", ceux qui disposaient les pointes sur les rouleaux aux places définies après "la notation du cadran" qui déclanchaient la frappe des marteaux sur les cordes. Chaque cylindre comportait dix airs par exemple : 3 fox trot, 2 valses, 2 javas, 3 one step. L'ordre était déterminé par des raisons techniques : une trop forte densité de clous pouvait nuire au bon fonctionnement du piano mécanique. On voit sur la pub que seuls les pianos buffet offraient 12 airs par cylindre. |
Les pianos comportaient de 36 à 70 marteaux. Les cylindres étaient creux et recouverts de bois de peuplier,
qui ne comporte pas de noeuds et ne " travaille " pas. Pour chaque air, le cylindre effectuait deux rotations... Tout un art ! la salle d'exposition était située au 24 bis rue de la Herse. Rappel : ces pianos étaient des machines à sous. Ils étaient agrémentés de cloches et de castagnettes. |
Salle des ventes de Chartres récemment : " Beau petit piano mécanique à monnayeur Magnan Frères
à Nogent le Rotrou. Meuble art nouveau avec toile peinte 128x82x53cm.
Moteur à ressort. Carte des 10 airs. Cadre semi-métallique.
Cylindre de 61cm, 29 touches piano, et effets tambour (2 battes), timbre, mandoline.
Début XXè s. Bon état général, joue, mais accord et petite révision nécessaires."
Il a été vendu 2400 euros. Je me serais attendu à plus... |
L'histoire de cette fabrique et de cette famille est
racontée avec un grand nombre de cartes postales d'époque et de documents variés dans l'excellent livre :
Les industries percheronnes, de Claude et Gwénaëlle Hamelin,
publié par la Fédération des Amis du Perche, dans la collection "Le Perche en cartes postales".
C'est de ce livre que j'ai tiré la totalité
des illustrations de cette page et la plupart des informations. Ce qui est le plus étonnant, c'est que dans le site incontournable et très documenté sur les PIANOS MECANIQUES, AUTOMATES ET ORCHESTRIONS, on ne trouve aucune référence aux frères Magnan de Nogent le Rotrou, y compris dans la partie consacrée à Jules Piano, qui pourtant avait acheté "l'usine neuve" des frères Magnan. |
Bon, et si on allait à la fête de la musique à Nogent le Rotrou ? Nogent le Rotrou, pas si célèbre que cela finalement pour ses pianos Magnan frères ! Mais comme met en exergue Jacques Bon sur une de ses pages piano : « Les pianos, c'est comme les chèques, ça ne fait plaisir qu'à ceux qui les touchent ». Érick SATIE. |