|
vendredi 23 février 2007 | jour précédent | jour suivant | retour au menu |
Tic-tac tic-tac / Ta Katie t'a quitté / Tic-tac tic-tac... ou l'ivresse d'avoir quinze jours devant soi...sans emploi du temps. Je ne sais pas où je vais mais je sais que j'y vais. Je me suis perdu dans des nuits sans lune, j'ai lu codex et formules magiques, traversé des cités magiques, caressé leurs pierre à sacrifices, et ne sens plus mes brûlures passées, sachant trop de mes choses pour être capable de les dire. Je n'ai plus de limites à dépasser, rien à atteindre que je n'ai déjà attendu, qu'ombres louves qui égratignent encore mon sexe comme le vent les brins d'herbe de mon champ. L'enfer ne me survivra pas. Je n'ai jamais prié ni médité. les jours rallongent en ce moment, tout mon plaisir est là. Dans cette mauvaise poésie de mes mauvais poèmes. |
Me restent des milliers de photos
qui ne sont encore que des images, juste des images et non pas des images justes comme
disait Godard
et que j'ai encore du mal, face au nombre et au désordre, à ranger. Peut-être aussi parce qu'en vieillissant les vieux cons n'ont plus de surprises mais que des chagrins. Et pourtant il faut m'y mettre. À savoir, leur mettre leur légende, mes légendes. Contrairement à ce qu'on peut penser, les photos ne parlent pas d'elles-mêmes et je crois, encore comme Jean-Luc Godard, que " la vérité de la photo, c'est d'abord la vérité de la légende qu'on lui colle ". Celle-ci, par exemple a trois légendes. Sans elles, ce n'est qu'un vieux bout de papier d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (...Montmartre en ce temps-là...) |
Il ne me reste plus qu'à ramasser mes désespérances, récupérer tous mes riens. Mais ils sont tout ce que j'ai et ils sont
ma part du monde. J'ai arrêté de me tirer des balles dans le pied. C'est celui qui pose les questions qui est le bourreau. Me reste cette main droite qui s'agite encore sur le papier, remplacée de plus en plus par les deux doigts qui se partagent le clavier d'une histoire à inventer. Je n'ai plus de veste pour la retourner. Me restent ces petits bouts de laine accrochés aux épines de ma vie, pour tricoter mon pull d'hiver. Mais la vie est là encore et j'en suis fort aise... Et puis... " La chair n'est pas triste et je n'ai pas lu tous les livres " écrivait Montherlant. Mes filles arrivent demain, il va falloir que je cache mes chocolats... Tic tac tic tac... |