2004 | JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web |
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dimanche 24 juillet 2005 | Hier | Avant hier |
Alors cette tabatière ? (voir hier) Exceptionnelle. Hauteur : 4 cm. Longueur : 8,3 cm. Profondeur : 6,33 cm. Localisation : Paris, musée du Louvre. Achetée en 1999 sur le budget des musées nationaux (budget de cette année-là : 175 MF ), pour une somme non divulguée à un particulier par l'intermédiaire d'un marchand d'art. Visible au musée du Louvre, (Aile Denon, 1er étage, galerie d'Apollon), un des plus riches du monde en tabatières : il en possède et conserve plus de 600, presque toutes visibles(234) sur Internet (226), toutes plus exceptionnelles les unes que les autres. |
Louis-Nicolas van Blarenberghe , en petit format, et sur commande de l'objet (au moins 20 ans après les gouaches, et plus de 10 ans après la mort de Saint-Simon, nous en parlerons tout à l'heure) reprend l'architecture du château fixée par les gouaches et brode autour un peu, pour changer. gouache (1745)............................................
dessous de la tabatière (1770 ?)
gouache au musée de Boston (1745)....................
dessus de la tabatière (1770 ?)
Mais sur le dessus de la tabatière, Louis-Nicolas s'est amusé ou alors a fait une drôle d'erreur :
le château sur la tabatière est le symétrique de celui de la gouache :
les bâtiments entre la tour carrée à gauche et la première tour (sur la gouache du musée de Boston)
se retrouvent à droite
(sur la tabatière).Le château de la Ferté-Vidame sur le couvercle de la tabatière est tout à fait impossible, totalement virtuel, le reflet du vrai dans une glace. En fait, j'ai perdu beaucoup de temps sur ce problème mais j'ai trouvé la solution. Il existe bien une autre explication, fort intructive d'ailleurs : je la donnerai demain. |
Sur le pourtour de la tabatière, quatre petites miniatures figurent avec fantaisie une des tourelles
du château ingénieusement détachée de son contexte dans un but purement décoratif. Entre ces quatre tourelles, on trouve quatre miniatures : - 2 représentant le château déjà représenté sur les gouaches (côté ouest et côté est) - 1 représentant l'église construite par le père (Claude de Saint-Simon) en 1659 - 1 représentant les communs ou "Petit Château", élevés par son fils vers 1715, plus tard utilisés par Louis-Philippe comme résidence provisoire. Sur cette tabatière on trouve donc l'ensemble de l'œuvre connue de Louis-Nicolas Blarenberghe concernant la Ferté-Vidame. Sorte de sauvegarde de son travail...faite 25 ans plus tard ! |
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La description de la tabatière comme objet d'orfèvrerie est
magnifiquement faite par
Gérard Mabille (conservateur en chef au département des Objets d’art) et révèlent tout un monde et donc tout un langage et son vocabulaire.
Je graisse tous les mots qui me fascinent, comme prometteurs d'un monde fantastique : " De nombreuses tabatières sont d’or plein, parfois de diverses couleurs; d’autres sont émaillées, ou bien enrichies de pierres précieuses ou dures, de plaques de porcelaine, de laques; certaines, enfin, ont reçu un décor de miniatures montées sous verre, conservant ainsi le souvenir de personnalités ou de lieux auxquels s’attachait un intérêt sentimental ou historique. C’est à cette dernière catégorie qu’appartient la tabatière tout récemment acquise par le département des Objets d’art. |
Les mystères de cette tabatière. -1 Quand a-t-elle était fabriquée (après commande) ? On le sait assez précisément grâce à 3 poinçons : : poinçons parisiens de charge et de décharge des années 1768-1774, poinçon de maison commune de 1769-1770 (f couronné). (cf détails brillamment fournis et complets dans l'étude de Gérard Mabille (conservateur en chef au département des Objets d’art) réponse : entre 1769 et 1770. Saint-Simon est mort depuis 25 ans. 2- Qui a fait cette boite (quel est le maître orfèvre)? On ne le sait pas. Aucun poinçon pouvant nous renseigner. 3- Qui a commandé cette tabatière ? L'héritière du château et de son domaine fut la comtesse de Valentinois, petite-fille de saint-Simon. Cadeau empoisonné pourrait-on dire : pour fuir les créanciers elle le vendit (pour la grosse somme de 1 535 000 livres), le 21 juin 1764, au très riche fermier général et banquier de la cour Jean-Joseph de Laborde qui commanda aussitôt à l'architecte Le Carpentier d'élever un nouveau château, achevé vers 1770. |
On peut donc supposer que c'est Madame de Valentinois qui commanda cette tabatière,
tout simplement pour garder le souvenir du château avant qu'il ne soit détruit. On peut le supposer d'autant plus qu'on trouve trace de la commande passée à l'orfèvre Louis Roucel (célèbre orfèvre du Roi, dont on voit une boite à gauche, actif de 1764 à 1787) de plusieurs boîtes en or que devaient orner des miniatures figurant ses propriétés, peintes par Alexis-Nicolas Pérignon (dont voit ici la peinture du potager du château de Passy). |
4- Mais les peintures miniatures sont-elles alors de Louis-Nicolas van Blarenberghe ?
Oui, peut-être, rien ne le contredit. Il a pu les réaliser.
On connaît de lui plusieurs tabatières (cf hier). mais ces miniatures ne sont pas signées. Elles peuvent avoir été peintes (ou copiées) aussi par Pérignon. |
Au fait, comment s'appellent les collectionneurs de tabatières (snuffboxes en anglais) ? Demain bien sûr..." si vous le voulez bien " |