2004 | JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web |
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vendredi 26 août 2005 | Hier | Avant hier |
Journée dont je ne préfère pas parler ni en tant que telle ni en temps que tel. En fait, non pas par préférence (de ne pas en parler, ce qui laisserait l'idée que c'est un choix) mais par manque de courage de chercher les mots qui pourraient la décrire... Alors journée idéale pour : |
l'Atelier de Bazille cinquième : échecs. |
Impossible de deviner quoi que ce soit. Vu la taille du tableau complet, ce tableau représenté là ne donne aucun indice de reconnaissance ou d'appel vers un tableau de ses copains. Quelques tâches vite faites pour couvrir la surface. On se demande même pourquoi, entre l'escalier et le pêcheur à l'épervier Bazille a ressenti le besoin " d'accrocher " une petite toile ici. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a une raison quand même, et qu'en peignant cela il avait une idée derrière la tête. C'est très difficile de peindre n'importe quoi. |
j'en profite pour parler méthode : j'ai visionné des milliers de tableaux de Manet, Renoir, Sisley, et les autres qu'il fréquentait ou connaissait. Un fait incontestable au moins m'aidait : les tableaux représentés devaient avoir été peints avant 1870, date attribuée unanimement à la peinture de Bazille, l'année de sa mort à la guerre... |
Là, c'est plus embêtant pour moi de ne rien avoir trouvé car il y a un sujet. On distingue nettement une fillette aux cheveux blonds et avec une robe (plutôt blouse) marron. Certes le visage n'est pas fait et un espèce de collier de barbe n'est pas du meilleur effet. Mais ça m'embête aussi, car dans un texte dont je n'ai pas gardé la référence (gros livre à 120 euros feuilleté à la librairie d'ORSAY ?) il me semble avoir lu qu'on reconnaissait le style de son ami Manet (ou Monet ?). Or, ni chez l'un ni chez l'autre, je n'ai trouvé, lors de ma compilation visuelle, de jeune fille ainsi... Échec donc, même si on peut se dire que Bazille a pu faire ça en vitesse, et ne pas trop remplir de tableaux sur les murs n'importe comment... |
No 3 : décevant car il y a un encadrement conséquent pour une toile qui n'est pas vide et montre une certaine composition. Mais là encore, au bout d'un certain temps, découragement car impossible de trouver une piste. No 6 : facile. il fait partie de ce que j'appelle les tableaux cachés. Il n'y a donc pas à s'y attarder. No 4 : n'importe quoi, (étonnant non ?) une manière d'enlever une poussière sur son pinceau ?...) |
no 7 : Le haut commence une composition, mais tout le bas a été effacé . Il n'y a donc pas à chercher une reproduction. no 8 : petit tableau posé par terre, mais montre un oubli de Bazille. À un moment il a décidé de le peindre en blanc (à gauche de la jambe) mais à oublié de compléter à droite. Ou le contraire : a commencé de le peindre à droite et a oublié de finir le tableau à gauche de la jambe. |
no 5, 9 et 10 : toiles retournées, travail simplifié ! Toutes les suppositions sont acceptables : toiles vierges, toiles en cours mais non montrables, toiles ratées, toiles dont ils réserve la surprise pour plus tard, toiles dont il veut garder le secret pour lui pour l'instant... |
no 13 : Nature morte. Un fond de table gris sur lequel sont posés (disposés) des fruits (jaunes) et des fleurs (blanches et rouges) et peut-être des légumes (à gauche). Ses copains en avaient déjà fait beaucoup avant 1870. Manet qui parlait de la nature morte comme " la pierre de touche du peintre ". Pour lui, " un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement. Vous savez, j'aimerais être le saint François de la nature morte. " Il en a peint toute sa vie. On se souvient de l'exposition d'Orsay (octobre 2000 à janvier 2001) où étaient montrées 80 natures de mortes de Manet : pivoines, citrons, brassées de fleurs, poignées de fruits, une botte d'asperges, saumon, huîtres et champagne, brioche... et le célèbre bouquet de violettes, gage d'affection adressé à Berthe Morisot. En tout cas, en 1870 il avait déjà peint ses huîtres (1862),anguille et mulet (1864), melon et pèches (1866), pivoines, dans un vase ou non (1864)... Renoir avait peint arum et autres plantes (1864),et ses Fleurs dans un vase (1869), Monet sa nature morte au faisan (1861), son trophée de chasse (1862), (son sublime quartier de viande (1864), ses poires et raisin (1867) et ses nombreux faisans... Quant à son autre copain Fantin-Latour, il avait peint Bouquet de fleurs (1860), Bouquet de pivoines (1864), Fleurs compotier et carafe, Citron pommes et tulipes (1865), et autres Fleurs de printemps pommes et poires (1866)... |
Mais aucune trace de composition de près ou de loin, dans ce qu'a fait Bazille, d' une toile de ses amis (dans les centaines que j'ai regardé de cette époque). j'en déduis donc que Bazille n'a pas fait là une reproduction d'une toile existante. Il faut dire que Bazille (n'oublions pas que ce tableau est fait à la fin de sa courte vie, donc à la fin de son oeuvre) s'est essayé à la nature morte. Mais vu leur petit nombre, (sur seulement 10 ans de peinture, si on considère que sa lettre du 31 juillet 64, à son père pour lui annoncer qu'il a échoué à l'examen (d'anatomie) de médecine, marque son dévouement total et définitif à la peinture, mais que son père, dès octobre 1860, l'avait autorisé à peindre et de prendre des cours...) on peut penser que c'était un regret, peut-être une frustration, en tout cas qu'il n'avait pas fait tout ce qu'il avait envie de faire en nature morte. Notons que la nature morte au poisson (ci-contre, et de 1866 donc) avait été acceptée au Salon de 1866. Il l'avait présenté avec Jeune fille au piano, qui elle, (je crois sans être sûr) avait été refusée (?). |
Autres natures mortes de Bazille : Bol de soupe (1864), Étude de fleurs (1866), Le héron (1867), Fleurs (1868) et Deux harengs , de date inconnue. Se faire plaisir...C'est une raison suffisante, non ? |