Journal de Nogent le Rotrou
entre-deux
Journal de Thiron-Gardais
2004
2005
2006
dec
jan
fev
mar
avr
mai
juin
jui
aou
sep
oct
nov
dec
jan
fev
2, 4, 20 mars, 20 avril
mai
juin
jui
aou
sep
oct
nov
dec
Journal de Thiron-Gardais
2007
2008
2009
jan
fev
mar-avr
mai-juin
jui-aoû
sept
oct
nov
dec
jan
fev
mar
avr
mai
juin
jui
aou
sept
oct
nov
dec
jan
fev-mai
arrêt
aou-sept
2010
2011
ma vie dans le Perche
Propos sur la littérature et la peinture.
jour précédent mardi 29 juillet 2008 jour suivant retour au menu
Vacances à Thiron-Gardais 26ème jour : les Tata somba
D'un Noël à l'autre, rien ne se ressemble (voir Noël 68).
Noël 1985 fut consacré à un tour du Bénin, organisé avec la famille de Monique R. et celle d'Edouard en visite de France.
Ce n'était pas mon premier tour du Bénin (ex république du Dahomey) , y résidant depuis 81, mais c'était toujours avec plaisir que dans le Nord (ainsi que dans le Nord Togo) je retrouvais les tata somba.
Le point de départ est la commune de Natitengou, chef lieu de l'Atacora (pays montagneux), située à 645 km de Cotonou.
C'est dans cette région que l'on peut voir des habitations à architecture très particulière et qu'on appelle des tata somba ; ce sont de véritables chateaux forts où vivent les familles.
On trouve des habitations de ce type aussi sur le térritoire togolais voisin, et c'est l'ensemble des peuples qui ont choisi ce type d'habitations que l'on appelle les Sombas.
Elles sont faites en banco mélange malaxé de terre et d'eau et qui ne contient pas (contrairement souvent au pisé) ni de paille ni de branches. Les murs des greniers sont en général plus fins, sont faits avec de l'argile ou de de la terre de termitière.
C'est donc un art de la terre crue séchée et non cuite. Un enduit est appliqué à la fin par les femmes, fabriqué à partir d'argile et de bouse de vache.
Sur ces photos datant d'un voyage précédent, on voit bien que les murs sont montés par bandes de 30 cm, et les traces laissées par les doigts des femmes faisant l'enduit :
Pour les construire on commence par les tours, ensuite les étages et l'enceinte.(les étages étant la partie la plus compliquée et faible)(une tata dure de 5 à 15 ans). Le nombre de tours est symbolique de la taille mais aussi de la richesse de la famille. L'entrée est en général petite et étroite, parfois minimale.
Cette citadelle est conçue d'une manière intelligence afin qu'elle puisse remplir différents rôles et c'est là l'admiration qu'elle provoque pour des touristes comme nous.
La dimension de cette construction est à la fois sociale, philosophique et religieuse. Logement pour toute une famille et ses biens, elle protège des agresseurs éventuels (humains, animaux, mauvais esprits) et abrite aussi bien les animaux domestiques ou sauvages s'ils sont utiles(abeilles, insectes, oiseaux) et que les silos et réserves à grains (que Monique et Edouard sont en train de regarder):
...
C'est le sanctuaire du clan. La symbolique y est forte en ce qui concerne les orientations. L'Est est considéré comme un mauvais côté, d'où viennent la pluie et les orages, L'ouest amène le bonheur. La maison doit tourner le dos au mauvais côté.
le Nord et le Sud correspondent l'un à ce qui est féminin, l'autre à ce qui est masculin.
L'intérieur, outre la répartition des différents lieux selon leur fonction (étable, réserves, etc...) et leur étage est toujours à nos yeux étonnant et plein de surprises. Dans les vestibule (rez de chaussée) on trouve toujours les animaux et le foyer du feu (les tatas sont chauffées. La fumée dégagée assèche les murs, renforce la solidité des poutres du plancher contre les xylophages...) , parfois même une forge. Et ces escaliers typiques taillés dans un bois dur comme le karité ou bois de fer. les encoches sont faites tous les 20 ou 30 cm.
La construction d'une tata somba est un travail pour lequel le chef de famille a besoin de l'aide de tous les frères et amis du clan, ce qui renforce bien sûr la société somba.
Merci de ton accueil homme Somba. Tu mérites ta fierté.