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Il arrive toujours plus que prévu, (toujours vivant et de plus en plus simpliste). Beaucoup de kilomètres, de changements d'endroits et de gens différents encore ces premiers quinze jours d'août. Trop sans doute disent certains ; après quoi cours-tu ? demandent d'autres. Ils ont peut-être raison, je ne sais pas. Cela me fatigue, me fait dépenser trop d'argent, trop manger trop boire trop fumer, certes, mais je ne me pose pas de questions. C'est comme ça, c'est tout.
Cela me prend mon temps, m'empêche de tenir à jour mon agenda, mon journal, m'enlève du temps de lecture, de jardinage (la pelouse et la cour sont envahies par les mauvaises herbes, essentiellement chardons, et sont devenus le terrain idéal pour une nouvelle portée de lapins), certes, certes, les quelques projets qui me tiennent encore à coeur n'avancent pas. Cela fait déjà presque un an que je suis à la retraite et je ne me suis attelé sérieusement à aucun d'entre eux.
Mais voilà, cela ne m'affecte pas beaucoup, je suis calme, je hausse les épaules quelques fois, ma posture dans la vie se simplifie au fil du temps qui me semble passer de plus en plus vite. Je ne me pose plus de "à quoi bon ?" ou de "pourquoi faire ?". Ma philosophie devient de plus en plus simpliste : la vie est là, juste où je suis, avec ceux qui sont là, à ce moment-là précisément.
- Je trouve chaque jour le monde et ses dirigeants (ce qu'ils nous disent, ce qu'ils font et à quel point ils se foutent des gens) de plus en plus épouvantables.
J'essaie simplement de ne pas en faire autant (avec plus ou moins de succès) avec les gens qui m'entourent et que je rencontre. Ne pas en rajouter une couche, faire en sorte de
ne pas participer à ce "jeu-là".
- La plupart des gens ne sont pas comme j'aimerais qu'ils soient. Je n'essaie plus de les agresser, les changer, ou les convaincre. Au pire je les fuis, les ignore, au mieux je les laisse tranquilles s'ils ne m'ennuient pas non plus.
- Même avec une bonne retraite, à cause de ma situation je n'ai pas assez d'argent pour faire tout ce que j'aimerais faire (ou comme j'aimerais le faire).
Je me débrouille avec ce que j'ai, comme je peux, en essayant d'accepter cet état de fait
et de ne pas penser trop souvent à cette contrainte pour ne pas la transformer en grande frustration. - Le temps passe trop vite. C'est à moi d'accélérer quand ça me dérange, et de me "bouger les fesses" comme disait ma grand-mère.
- Des gens ne m'aiment pas et d'autres de moins en moins. C'est normal et je le comprends mais je ne les aime pas non plus
et j'aime de plus en plus la littérature, la musique, la peinture, le cinéma ; du moins quand ils m'intéressent et m'excitent.
Que restera-t-il un jour ? Rien. Nous ne sommes que des poussières d'étoiles. Mais nous sommes aujourd'hui. Il n'y a donc pas de raison de baisser les bras. |