On peut signaler sur différents réseaux et logiciels où on est pour dire qu'on n'est pas là sous-entendu devant son écran, celui de l'ordi ou de son smartphone (dont les deux termes officiels en France sont d'après le JORF n°0300 du 27 décembre 2009 page 22537,texte n° 70 "terminal de poche " ou "ordiphone", et que bien sûr personne n'utilise), et qu'on est déconnecté du réseau !
Dans un récent sondage on m'a demandé justement si je préférais indiquer pour dire que j'étais coupé, déconnecté d'Internet, AFK (Away From Keyboard) ou IRL (In Real Life).
J'ai répondu que j'étais IRL, c'est-à-dire sans ordinateur branché (je n'ai pas de smartphone) et donc en train de voyager, de visiter des gens, parti pour voir un spectacle ou une exposition, en train de m'occuper de ma mère, ou tout simplement entièrement absorbé dans des tâches telles que courses, ménage, lessive, rangements, et je ne sais quoi d'autre que doit assurer seul un célibataire.
C'est alors qu'on m'a expliqué que la nuance entre les deux était significative et que c'était plus moderne et branché d'indiquer AFK. Si on se sent juste éloigné de son clavier au lieu d'indiquer qu'on est dans la vraie vie (In Real Life), cela souligne bien sûr qu'Internet fait partie de "la vraie vie" ! Que suis-je bête et vieux jeu !

Et bien soit ! Ce que je peux dire c'est que si je n'ai pas fait de page sur ce journal depuis plus d'une semaine, ou pas répondu à tous mes mails, ce n'est pas que je m'étais éloigné de mon clavier, c'est tout simplement que j'étais occupé autrement, et que je n'ai pas eu le courage ni l'envie ou le besoin de brancher mon ordinateur portable qui me suit la plupart du temps dans le coffre de la voiture.
Visiblement les paysages, les gens rencontrés m'ont amplement suffi et " pris la tête ", manière de dire qu'ils ont complètement envahi et participé à mon présent.
Et bien soit ! Même seul, j'ai préféré parfois regarder des films ou des DVD, aller à Nogent acheter mes sacs de 3 kg de graines de tournesol (j'ai les mésanges particulièrement voraces), traîner devant la télévision, ou lire, prendre des notes sur mon agenda, ou pire : ne rien faire de mon temps ni de mon présent et quelle horreur docteur : avoir débranché ma perfusion.
On va pouvoir prendre des paris avec ses amis, comme autrefois on pouvait le faire pour savoir combien de jours ils pourraient tenir sans fumer ou sans boire... Aujourd'hui on pourrait parier sur le nombre de jours qu'ils peuvent rester sans aller sur Internet, envoyer ou lire leurs mails ou leurs sms, facebooker ou twitter.
Je ne m'élimine pas du lot : il s'agit pour moi aussi, quand cela m'arrive, d'une cure de désintoxication. C'est très dur de m'en passer. Je suis devenu accro et plus grave : dépendant. Je m'en veux quand je me rends compte qu'au bout d'un certain temps, cela me manque et que j'y pense invariablement. Allez...juste une petite dose docteur !
Mais je suis content aussi quand je m'aperçois que j'ai pu vivre très bien sans Internet, et que cela ne m'a pas manqué. Un peu comme quand, la journée terminée, je réalise que je ne me suis pas aperçu qu'on était dimanche, moi qui hais tant cette journée depuis mon enfance !

IRL ou AFK ?


Le coucher de soleil sur l'étang de Sainte-Anne,
Micheline qui à 84 ans ramasse dans le froid toutes les branches du saule pour les trier, les classer et les brûler,
Ronan à Saint-Malo, rivé du matin au soir à son ordinateur ?

Cette tempête à Landunvez, et ce voyage en Bretagne, où je réalise aujourd'hui n'avoir rencontré que des femmes du même prénom (je ne peux tout de même pas écrire que je n'ai rencontré que des Anne !) ne sont-ils pas passés du réel hier au virtuel aujourd'hui ?

Avec Rodolphe
à la galerie Artémise de Rémalard
à la galerie 7 de Nogent.
Les Alsaciens sur le marché de Nogent,
au théâtre du square,
au repas de Noël dans la maison de retraite de ma mère à Verneuil sur Avre,