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JOURNAL DE JEAN CLAUDE BOURDAIS The Nogent le Rotrou Times ou Bourdaily on the Web |
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2005 | ![]() |
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Pages originales - Tableaux choisis - Peintures de chiens - L'Atelier de Bazille - Saint-Simon - Portraits de Rabelais - Lectures - Femmes d'Alger ... de Delacroix- - André Mare - Raymond Hains - Émile Friant - Joséphine Nivison H - Antoine Chintreuil - Lavinia Fontana - Camille Gaté - |
Jeudi 13 octobre 2005 | Hier | Avant hier |
À la recherche des Femmes d'Alger dans leur appartement...(Delacroix 11.) Les autres femmes d'Alger, 2. " Née en 1948 à Khemis Miliana près d'Alger, Houria Niati a vécu une partie de son enfance sous l'occupation française. A l'âge de 12 ans, elle fut emprisonnée pour avoir écrit des slogans anti-français sur des murs. Cet incident laissa en elle une profonde cicatrice et influença son travail ultérieur. ![]() |
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![]() Depuis quelques années, Houria Niati reprend régulièrement des chants arabo-andalous lors de ses expositions. Ce fut le cas durant l’exposition "3 Women" avec la complicité du guitariste flamenco Miguel Moreno. Elle songeait de longue date à en faire la matière d’un disque. C’est chose faite avec Habiboun, un album réalisé en compagnie de Miguel Moreno, lui aussi établi à Londres. Si vous cliquez sur l'image, vous pouvez en écouter beaucoup d'extraits en mp3, dont celui qui est en fond sonore sur cette page). Houria Niati : peinture, vidéos, installations, chant : une VOIX ! |
Né à Saint-Chamond de parents algériens, Djamel Tatah, ancien étudiant de l'École des Beaux-Arts de Saint-Etienne vit et travaille à Paris. Figurative, sur des fonds le plus souvent monochromes et dans de grands formats, la peinture de Djamel Tatah orchestre un ballet de personnages aux figures ascétiques, tous à leurs vertiges silencieux, des silhouettes saisies dans la tension de la pose et du regard qui semblent contenir leur point de fuite et sa fin. |
![]() Si l'allusion au célèbre Femmes d'Alger dans leur appartement de Delacroix est claire, le geste poétique de Djamel Tatah trouve davantage d'échos dans les voix de celles qui sont encore sorties dans la rue en 2001 pour manifester leur solidarité avec leurs enfants ou leurs frères, les jeunes émeutiers du Printemps noir de Kabylie, et pour demander "vérité et justice". Ce tableau, qui a été accroché de 1997 à 2002 dans la salle des Pas perdus du tribunal de Saint-Gaudens, a ensuite rejoint la collection publique "Les Abattoirs" à Toulouse. |
" La peinture de Djamel Tatah orchestre un ballet de personnages aux figures ascétiques, tous à leurs vertiges silencieux, des silhouettes saisies dans la tension de la pose et du regard qui semblent contenir leur point de fuite et sa fin." Si Assia Djebar parlait du tableau de Delacroix comme regard interdit, son coupé, on pourrait dire que Djamel Tahtah en les faisant poser comme choristes, semble leur redonner la voix perdue... mais en vous obligeant, en retour au silence. A dire aussi, qu'il faut noter la taille de ses toiles, et leur présentation, qui quand on leur fait face, ne peut que vous ébranler... |
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![]() " Univers de luxe, calme et volupté, somptuosité miniature des décors, raffinement des objets et des tissus, tactilité des matières. Beauté des femmes qui habitent souverainement ces plans comme les femmes d'Alger la fameuse toile de Delacroix. La singularité de ce film dans l'œuvre de Hou Hsiao-Hsien tient à ce qu'il se trouve pour la première fois en posture, avec cette histoire datant d'un siècle, d'imaginer un monde en fermant les yeux sur le monde. Un monde parfaitement clos, aux couleurs toujours chaudes, l'intérieur d'un écrin tapissé de rouge, où la lumière bleutée du jour ne finira par pénétrer, indirectement, à travers quelque ouverture sans découverte, que vers les tout derniers plans du film."(Alain Bergala dans Hou Hsiao-Hsien sous la direction de Jean-Michel Frodon, Cahiers du cinéma 1999) |
![]() En 1999, le peintre allemand Roland Deleau (né en 1955) donne lui aussi sa version du tableau de Delacroix (ainsi qu'une version des Menines de Vélasquez). |
![]() Pourquoi avoir attendu sept ans pour aborder la période de la guerre d'Algérie? (deuxième cycle d'albums qui commence avec La guerre fantôme, 2002) Quand j'ai commencé le premier des Carnets d'Orient, j'ignorais totalement que j'allais écrire cinq tomes sur l'époque coloniale. Et quand j'ai terminé Le cimetière des princesses, j'étais content, je pensais que c'était la fin de l'histoire. Je suis passé à autre chose, à d'autres envies. Je travaillais sur Pagnol ou avec Tonino Benacquista, à de bien belles aventures. Mais, en même temps, je ressentais un certain manque. Je crois qu'inconsciemment, quand j'ai commencé à réfléchir sur Delacroix et les peintres orientalistes, je savais qu'un jour, il me faudrait parler de la guerre d'Algérie. Mais, pour cela, je devais faire tout un travail en amont qui me permette d'installer les choses. Il fallait que cela mûrisse en moi... |
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" Je tiens à ce mélange entre la bande dessinée et le dessin. Il m'a été dicté dès le départ par un élément déclencheur dans mon envie de raconter cette histoire : les carnets de voyage de peintres comme Delacroix. Ce qui m'intéressait chez ces peintres, c'était le regard de l'Occident sur ce qu'on appelait l'Orient, donc tout le Maghreb, l'Extrême-Orient... Les images qu'ils en rapportaient étaient en légère distorsion avec ce qu'ils avaient vu et vécu réellement. Cela a donné une peinture un peu boursouflée, mise en scène, théâtrale, qui correspond à l'imaginaire de l'époque. La manière de Delacroix est sans doute la plus honnête. Ses tableaux s’inspiraient des carnets de voyage très vivants qu'il avait réalisés sur place. Fromentin aussi est allé en Algérie. L'ailleurs que ces peintres ont présenté de manière si attrayante a certainement incité quantité de gens à partir, comme Amélie dans Les années de feu. Moi, j'ai imaginé le personnage de Raphaël Constant qui transcendait, par la peinture, les désillusions qu'il avait eues sur place." |
![]() "Conformément à la radicalité du projet, les tableaux sont filmés en plans fixes. L'effet est si inédit que l'on se surprend tout à coup à se demander pourquoi le cinéma sur la peinture a toujours, à ce point, besoin de se déplacer dans le tableau. La réponse qui s'impose permet de comprendre le parti pris des Straub et Huillet. Si le tableau est cadré dans son ensemble, le spectateur peut appréhender la logique totale de l'oeuvre, et tenter de voyager en glissant de détail en détail à l'intérieur du cadre (...). Confrontés à ce choix que pose l'oeil-cinéma confronté à l'oeil-peinture, les auteurs d'Une visite au Louvre optent pour la fidélité au projet synthétique de l'oeuvre, et non pour la satisfaction du voyeur. Leur projet à eux est celui du sens, non du charme (...). Le montage ne met en place aucun plan de coupe, de sorte que seule la voix construit le passage invisible d'un tableau à l'autre. " Stéphanie Katz. (à lire avec les déclarations d'Antoine Thirion, Jean-Baptiste Morain, de Rochelle Fack et Cédric Venail) " En onze tableaux et une sculpture, ce qui, avec une constance sans faille est mis en avant, c’est non pas un discours sur la peinture, mais la volonté de s’attacher à ce que dit la peinture, à ce qu’elle dit uniquement par les moyens qui sont les siens. Une citation encore, à propos des Femmes d’Alger, de Delacroix : « L’étoffe qui enveloppe la femme noire, commente la voix, n’a pas la même odeur que la culotte parfumée de la Géorgienne et c’est dans le ton de l’une et de l’autre que c’est dit. »(lire article d'Emile Breton) ) |
Tentative d'épuisement d'un tableau ? Non, bien sûr que non. Les femmes d'Alger dans leur appartement, y sont encore pour longtemps. Les tentatives de les en faire sortir ne sont pas finies. |