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jeudi 11 novembre 2004.
Villeparisis, réveillé tôt, impossible de dormir, lost in translation... Part à cinq heures du matin. Au Sud de Paris, un cortège d'ambulances, lumières bleues...je pense que peut-être qu'Arrafat est mort...C'est le cas . Il est mort à 3h30. Je me souviens d'un camp de réfugiés palestiniens en Jordanie, quand j'étais allé faire une exposition de mes travaux au centre Culturel Français d'Amman en 1984, sur invitation de mon frère qui alors en était le directeur. Route de nuit comme je les aime, en écoutant un type sur France-culture qui faisait une conférence sur les particules. Redit l'origine de l'appellation des quarks, tirée de Finnegans wake de Joyce ("Three quarks for Muster Marks") par Murray Gell-Mann et George Zweig en 1964. Pour ne pas réveiller ma mère, qui m'attend normalement plus tard, je passe par Chartres et les routes de campagne de mon enfance. Trouve dans un café/bar/tabac/loto/pmu/presse le dernier numéro du Matricule des Anges avec des articles sur plein de types que je ne connais pas ou que de nom (Gilles Ortlieb, un abonné du temps qu'il fait, traducteur aussi de Cavafy, Séféris...) ou sur des mieux connus ( Titus-Carmel dont je connais bien la peinture mais peu son oeuvre poétique, et Carlo Emilio Gadda dont sort une nouvelle édition de La connaissance de la douleur, que j'avais lu avec L'Affreux Pastis de la rue des Merles) sur les conseils de Christian Dufourquet, merci Christian, à qui je dois tant.) Achète aussi un Télérama hors série sur Rimbaud, qui me semble à cause de sa mise en page moderne, assez "tape à l'oeil". Mais ce n'est qu'une impression pour l'instant. Toujours en avance, j'attends qu'il soit dix heures sur la place de Verneuil sur Avre.
Quelqu'un m'a dit une fois que Bernard Buffet avait peint, lors d'un séjour à l'Hôtel Du Saumon, sur la place encore aujourd'hui, la tour de Verneuil, mais je n'en ai jamais pu trouver reproduction, ce qui faut le dire, ne me manque pas. On sait à l'avance à quoi cela aurait ressemblé. Après avoir remis en place la hotte de la cuisine de ma mère, fait ses courses et profité de son lapin fait avec amour, je rentre sur Nogent le Rotrou. Je m'arrête comme chaque fois, devant le château de la Ferté-Vidame. C'est qu'ici en effet, est la "favorite demeure" du duc de Saint-Simon, le "duc de chevet", celui qui y rédigea de 1739 à 1749, la plus grande partie de ses " Mémoires" (rédigées en totalité de 1723 à 1750), monumentale oeuvre historiographique qui relate, sans complaisance, les faits et gestes des courtisans du Roi Soleil. L'histoire du château est compliquée mais disons qu'à la Restauration, le domaine fut restitué à la famille d'Orléans et devint la propriété personnelle du Roi Louis Philippe. Celui-ci fit agrandir et aménager les Communs en attendant la grande restauration du château envisagée en 1845. Les événements politiques n'en permirent pas l'exécution. Le château et ses abords ne sont devenus propriété de l'état qu'en 1946. Quel dommage ! Mais aujourd'hui les abords, le parc, la forêt, les canaux et les pièces d'eaux sont toujours somptueux... et cette carcasse résonne encore et me trouble et me fait rêver à chaque fois. J'imagine un homme penché sur une table dans une immense pièce et commençant d'écrire : "Le Roi, lassé du beau et de la foule, se persuada qu'il voulait quelquefois du petit et de la solitude. Il chercha autour de Versailles de quoi satisfaire ce nouveau goût..." Quel n'est pas mon étonnement à mon arrivée à Nogent quand je trouve un mail de François Bon ! Je n'ai pas le choix : le reste de la soirée doit être consacrée à la correction de copies. Ma vie me donne encore une fois l'impression d'être un coq à l'âne sans queue ni tête. |