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vendredi 12 novembre 2004.
Le lundi et le vendredi je travaille dans l'autre collège,le collège Arsène Meunier, celui qui n'est pas classé ZEP. C'est un ancien monastère construit au début du XI ème siècle où vécurent au début les moines de l'ordre de Saint-Benoît. Il fut fermé, après une longue histoire, par l'évêque de Chartres, la veille de la révolution. La ville de Nogent transforma l'abbaye en Collège, tribunal et prison en 1806. On appréciera l'association, et ça me plaît de travailler dans un tel lieu . En dehors des bâtiments rajoutés c'est un lieu splendide, où j'apprécie surtout le réfectoire (où l'on sert un vin de table acceptable pour accompagner, comme aujourd'hui, une truite, apprécier la lumière automnale, et se donner du courage pour l'après-midi). De retour chez moi, beaucoup de mails qui démontrent une fois de plus que
la notion de réseau n'est pas virtuelle.
Mais bizarrement, ce sont certaines "connaissances" qui semblent étonnées et ne pas comprendre
le travail que j'ai entrepris avec mon site. Je ne sais pas si certaines
remarques sont à décoder, ou si elles sont à prendre "avec du lard ou du cochon".
Qu'importe ma position est claire : Je cherche à répondre à une question posée dès l'entrée du site et j'y travaillerai autant que je le pourrai, avec ce qui est en ma possession et mes moyens, ce qui n'est pas peu dire puisque j'ai tout gardé (courriers échangés, photos, livres et autres documents, depuis l'âge de 14 ans, date de mon entrée à l'Ecole Normale d'instituteurs de Chartres). Tant qu'à faire une étude de cas, pourquoi ne pas prendre l'individu sur lequel on possède le plus de documents, comme sujet et cobaye ? Le plan du site, qui n'est certes pas annoncé, et pour cause, va se préciser et apparaître au fil du temps. On comprendra vite qu'il n'y a rien d'égocentrique ni de nombriliste dans cette entreprise, et que ce que je considère comme une nécessité personnelle ne peut déboucher que sur le monde et ceux qui l'habitent, l'individu réduit à un point, une connexion, un noeud sur une corde, faisceau momentané de convergences. Henri Michaux : " L'homme, son être essentiel, n'est qu'un seul point. C'est ce point que la mort avale." Pour travailler et réfléchir là-dessus, Internet correspond exactement à l'outil qu'il me fallait, et me semble tout à fait approprié. Qui plus est, et tant pis pour les grincheux, il me donne un grand plaisir, par la performance qu'il représente, l'abolition des distances, le temps gagné et les surprises de ce que l'on peut y trouver ou y rencontrer. (ce qui n'empêche pas qu'on puisse y trouver lire, entendre et voir autant de conneries qu'ailleurs, y perdre du temps précieux pris sur la lecture. Et je ne vois pas pourquoi , vu sa facilité d'accès aujourd'hui, ce ne serait pas le cas.) En rentrant, dans la voiture, j'écoute sur FC une partie d'une émission sur Georges Sand ( Paris, Venise, Nohant, le parcours de Georges Sand), visiblement présentée et commentée par une brochette de gens qui semblaient avoir plaisir à en parler (Martine Reid, Jean Dérens, J.B.Harang...). "Ecoutez ; ma vie, c'est la vôtre ; car, vous qui me lisez, vous n'êtes point lancés dans le fracas des intérêts de ce monde, autrement vous me repousseriez avec ennui. Vous êtes des rêveurs comme moi. Dès lors tout ce qui m'arrête en mon chemin vous a arrêtés aussi. Vous avez cherché, comme moi, à vous rendre raison de votre existence, et vous avez posé quelques conclusions. Comparez les miennes aux vôtres. Pesez et prononcez. La vérité ne sort que de l'examen." (Histoire de ma vie, I, 2) et : " J'ai toujours trouvé qu'il était de mauvais goût non seulement de parler beaucoup de soi, mais encore de s'en entretenir longtemps avec soi-même. Il y a peu de jours, peu de moments dans la vie des êtres ordinaires où ils soient intéressants ou utiles à contempler. Je me suis sentie pourtant dans ces jours et dans ces heures-là quelquefois comme tout le monde, et j'ai pris la plume alors pour épancher quelque violente anxiété qui s'agitait en moi. La plupart de ces fragments n'ont jamais été publiés, et me serviront de jalons pour l'examen que je vais faire de ma vie. Quelque-uns seulement ont pris une forme à demi confidentielle, à demi littéraire, dans les lettres publiées à certains intervalles et datées de divers lieux." ( Extrait de Histoire de ma vie, George Sand, (Ed. GF Flammarion, présentation par Damien Zanone). Arrivé sur la place, je reste dans la voiture pour écouter encore, et fumer une cigarette tant attendue, une décision récente au collège ayant supprimé (zèle ou trafic d'influences ?) la salle fumeur. J'ai une pensée pour Patrick Rebollar qui doit être en train de préparer à Tokyo son cours sur Sand ...ou de jouer au ping-pong avec ses potes, Je pense aux coups de téléphone que je dois donner ce week-end : LéaD, Pascale Gadon... Je récapitule les lettres minimales à envoyer,les livres ou articles que je voudrais finir de lire, Je pense à la lettre que depuis plus de dix ans je veux écrire à Charles Juliet, (Bernard Borgne m'en a fourni l'adresse personnelle il n'y a pas longtemps), Je pense à Bruno Vercier que j'aimerais revoir depuis mon retour en France, Je pense qu'il faut que je gare la voiture ailleurs ce soir, car demain c'est le marché sur la place St Pol, Je pense aux paquets cadeaux que je dois envoyer (quelques livres) à Nicolas Kurtovitch et Anne Bihan en Nouvelle-Calédonie, Je pense aux cours à préparer et aux copies à corriger pour la semaine prochaine. J'arrête la radio et sors de la voiture. Il fait froid. Je suis brumeux et indécis, triste de ces accumulations qui font penser aux listes de bonnes résolutions de fin d'année. Coup de barre et fatigue. Fin de semaine. Début de week-end. "J'ai toujours trouvé qu'il était de mauvais goût non seulement de parler beaucoup de soi, mais encore de s'en entretenir longtemps avec soi-même." dit-elle. |