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Décembre 2004
Janvier 2005
février 2005
Vendredi 24 décembre
La nuit fut longue, familiale, amicale, sympathique et complice, arrosée entre autre d'un Pommard excellent, mais qu'on a eu tord de boire au fromage après un chili épicé, même si le Pommard est indiqué comme pouvant honorer des mets "relevés" (civets, sanglier etc.) On l'avait bien débouché deux ou trois heures avant, mais à mon avis étant jeune (4 ans) pour un vin de garde, il n'avait pas eu encore le temps de se faire. Mais bon, ce n'était quand même pas piqué des verres...
Patrick m'étonne et contredit (enfin) ce que j'avais dit hier, en m'annonçant qu'avec ses amis photographes (Didier Lefèvre, célèbre pour ses photos en Afghanistan et l'album Le photographe, Christian Bellavia, Alain Keler (Prix Paris Match pour son travail en Ethiopie, World press 86 et prix Eugene Smith 97...) Alain Tendero (voir l'affaire est dans le sac !) et lui-même Patrick Gripe), ils ont ouvert un site internet.
De retour à Nogent le Rotrou, après quelques heures de sommeil au petit matin, je me rue sur ce site et peux revoir les photos de mariniers et de chevaux à l'entraînement que j'aime tant. Ça fait quand même pour IMAGES and Co une sacrée bande de copains!

En allant vers une heure pour déjeuner chez Edouard et Martine à Bueil, j'ai l'occasion de déplorer une fois de plus cette folie de décoration meurtrière et polluante de fin d'année.
La campagne est parsemée de paquets et de pères Noël mouillés, décatis, tristounets, et qui donnent une pauvre impression de mauvais goût et de misère. Ces signes "ostensibles" utilisés ainsi deviennent une véritable pollution visuelle et cérébrale...
Edouard et Martine m'offrent De Marquette à Vera Cruz de Jim Harrison, dont je n'ai toujours pas lu le célèbre Dalva et qui pourtant est sur mes tablettes depuis longtemps.
Harrison qui dans Les aventures d'un gourmand vagabond (Christian Bourgois, 2002) écrivait ces quelques lignes, visiblement d'actualité ces jours de fin d'année de Nogent le Rotrou à Tokyo, de Fontenay à Saint Cyr sur Loire :
"Mon obsession pour la bonne chère et le vin n'a rien de répréhensible. Plutôt que de descendre au fond du puits des névroses qui font de bon nombre d'entre nous ce que nous sommes, je préfère considérer ma passion pour la gastronomie et les bons vins comme une quête obstinée de l'authenticité, et me prendre pour un voyageur, un explorateur, un aventurier découvrant ces activités banales auxquelles nous nous livrons tous les jours : manger et boire."
Tokyo qui me fait penser au magnifique Journal japonais de Richard Brautigan :
En quittant ma chambre d'hôtel
ici à Tokyo
voici les quatre trucs que je vérifie à chaque fois :
que j'ai mon passeport
mon carnet
un stylo
et mon dictionnaire anglais-japonais.

Quant au reste de la vie, c'est une complète énigme.
Journal japonais qui fit écrire le même Jim Harrison à Brautigan :
« Que veux-tu que je te dise? Rien ne m'a plus touché que ton travail, si peu maniéré et si exact dans son insistante nudité. Tout le contraire d'une juxtaposition de paroles: bel et bien un LIVRE. (...) J'aime ce livre car c'est une chanson vraie qui n'annonce aucune lumière au-delà de sa brillance propre. Mais ce que l'on y trouve surtout, c'est cette pureté vers laquelle, en cette drôle de dérive, nous croyons maintenir le cap. »
On voit bien que tout est lié.
Soirée de solitaire en réveillon.
Mes trois filles me manquent bien mais bon...
Essayons de garder le cap, comme Jim dit.