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mercredi 17 novembre 2004.
Je décide de m'occuper du livre de Ronan Prigent que je dois publier (sous le nom d'Emmanuel Tugny) et qu'il m'avait
" offert " par amitié, et pour "faire quelque chose ensemble".
Il y a quelques années (en juin 2001) il avait déjà enregistré une chanson que j'avais écrite à sa demande, sur un CD fait lors de son séjour au Brésil. L'album s'appelait Byzance, et ma chanson (qui était la no 24) s'appelait, c'est original, Si seul ! Mais bon, c'était surtout pour lui faire plaisir, et parce qu'il devenait pressant (il n'est pas d'origine bretonne pour rien)... Comme rentré en France, j'ai décidé de continuer, à fonds perdus, de continuer à publier (aux éditions jcb cette fois au lieu de Rhizome comme en Nouvelle-Calédonie) des "trucs que je trouve sympa" (et que personne ne veut en général, ce qui n'est pas le cas des livres de Ronan, qui vient d'en sortir un encore, Choro, aux éditions Le Mot et le reste), il m'avait réservé ce texte. Le texte s'appelle aussi Byzance, comme quoi il n'y a peut-être pas de hasard... La préface est écrite par Alain Viala et le dessin de couverture fait par L.L. de Mars (oui oui le type du Terrier...). Rodolphe G. (comme depuis le début de Rhizome) m'a fait la maquette et j'étais d'ailleurs allé à Poitiers (cf 6 novembre) pour finaliser la maquette et apporter les dernières corrections (que Ronan impose toujours comme si c'était ses dernières volontés). Il faisait aujourd'hui à Nogent un temps de chien et il m'a fallu beaucoup d'énergie pour m'extraire de mon bureau... Direction : La Loupe, un patelin à une vingtaine de km d'ici, là où quand j'étais petit ma mère nous emmenait acheter, mes frères et moi, nos "duffle-coat" (avec un petit sifflet inclus dans le premier bouton...) J'y avais choisi là une maison d'Art graphique vu que l'autre boite dans le coin capable de faire ce travail était à Chartres (la grande ville pour ici, alors que c'est mortel) mais où le type n'avait pas été sympa au sympa au téléphone. Alors, autant soutenir l'emploi local, même si c'est sans doute un peu plus cher (mais je ne sais pas encore). C'était pas loin, mais j'ai bien battu une heure la campagne avant de trouver le vaste hangar et/où "Marc" doit s'occuper de ma demande. Campagne mode d'emploi.
Dans la zone industrielle de La Loupe, car il y en une, même si on ne compte que 3800 habitants qui vivent les 727 hectares de la commune, je me perds dans une grande menuiserie, mais où je découvre avec ravissement des milliers de palettes. Le rendez-vous se passe bien. " Marc" semble connaître son travail (c'est incroyable qu'on soit arrivé de plus en plus souvent à devoir préciser une chose qui devrait être évidente et qui ne l'est plus) et il devrait m'envoyer vite un devis. Il garde le livre que je lui avais amené pour lui donner une idée de ce que je veux. Je lui demande d'y faire attention car c'est un des seuls exemplaires qui me reste de Trop rien. En sortant de son bureau, je me ballade dans l'imprimerie et fais des photos des tonnes de papier, et machines de tout genre, de la plus antique à la plus moderne, ce qui me rassure sur Byzance. Je rentre sous un temps de chien mais que j'apprécie pour la douce rêverie qu'il me laisse faire, et les petites routes que j'emprunte parce que je ne les connaissais pas. Quand j'arrive à Nogent il fait presque nuit. Ma rêverie s'arrête. Au café du coin le patron me fait un signe de la main. Il m'offre, même si normalement il devrait attendre minuit, un verre de Beaujeaulais nouveau 2004. je ne lui trouve rien de spécial tout en appréciant le geste et la chaleur qu'il injecte dans mon corps. J'ai lu cette année qu" il est plus traditionnel que l'année dernière, friand avec des robes rubis et des arômes de fraise, framboise, cassis ou groseille ». En pensant à Anne Bihan, je pense que ça ne vaut pas le Saumur Champigny que j'aime tant. |